Cette démarche fait suite à une période marquée par des nominations et une gouvernance jugées contestées, un style de communication qui divise en interne, une absence remarquée de la banque dans le soutien à la transition nationale, et un leadership perçu comme déconnecté des réalités locales.
Une lettre d’alerte adressée aux autorités
C’est par un courrier daté du 1er avril 2025, dont notre rédaction a pu obtenir copie, que les représentants du personnel – Rossel LESSELE, Jamila OBAGAYELE épse DZEUKOU, et MEYE ME NDONG Thomas Dackain – ont tiré la sonnette d’alarme auprès de l’ancien ministre du Travail, Adrien Nguema Mba, ainsi que de l’inspection du Travail. L’objet de cette missive est une « Demande d’éclaircissements sur l’occupation des postes directeurs ».
Dans leur correspondance, les employés expriment leurs vives préoccupations : « Par la présente, nous sollicitons votre diligence pour clarifier des situations préoccupantes relatives à l’occupation de postes stratégiques au sein de notre institution, exposant Orabank Gabon à des risques juridiques et financiers. Nous constatons en effet des situations qui suscitent des interrogations au sein du CODIR (Comité de Direction). »
Des situations jugées irrégulières et sources de confusion
Plusieurs cas spécifiques sont pointés du doigt par le personnel.
Concernant la Direction du Recouvrement, le poste est occupé par Monsieur DICK Abalo Ayaovi, qui a été présenté comme un consultant. Cependant, il signe des courriers en qualité de Directeur du Recouvrement « sans avoir obtenu une autorisation d’emploi délivrée par les autorités gabonaises, comme le prévoit la loi ». Les représentants du personnel alertent sur le fait que « Le non-respect de cette exigence expose l’institution à des sanctions tant pécuniaires que pénales ». Ils rappellent également que des collaborateurs d’Orabank Gabon ayant postulé à l’appel d’offres du 30 juillet 2024 pour ce même poste sont toujours dans l’attente d’un retour de la direction générale.
Une confusion similaire entoure le poste de Directeur du Crédit. Un courriel daté du vendredi 28 mars 2025 à 17h23, émanant de Madame EFOUTEY Kézia, analyste crédit du groupe, solliciterait un avis sur un dossier de Monsieur ALITI Soulimissim « en qualité de Directeur du Crédit au Gabon ». Cette information surprend, car l’intérim de cette fonction est assuré par Monsieur Hermann MOMBO depuis septembre 2024. Ce dernier, qui a formellement sollicité un éclaircissement sur sa situation le 18 mars 2025, notamment concernant l’absence de prime d’intérim, n’a reçu aucune réponse à ce jour. Là encore, les candidats ayant répondu à l’appel à candidatures du 30 juillet 2024 pour ce poste attendent toujours une réponse.
Enfin, le personnel demande des précisions sur la situation à la Direction de la Trésorerie, où Monsieur Mbelé Ndong Rudy Parfait, qui occupe le poste de Chef de service ALM, assure l’intérim du poste de Directeur de la Trésorerie depuis le 1er février 2023.
Appel à la clarification et inquiétudes persistantes
Face à ces situations jugées opaques, les représentants du personnel concluent leur lettre en priant les autorités « de bien vouloir éclairer sur la situation réelle de Monsieur ALITI Soulimissim et celle de Monsieur DICK Abalo Ayaovi ». Ils souhaitent également une relance sur les situations de Monsieur Mbelé Ndong Rudy Parfait et de Monsieur Hermann MOMBO, qui assurent des intérims de longue durée sans clarification de leur statut ni, pour certains, de compensation financière adéquate.
Cette démarche officielle auprès des autorités compétentes témoigne d’un malaise profond au sein d’Orabank Gabon et d’une défiance croissante envers la direction générale actuelle. Les employés s’inquiètent des conséquences potentielles de ces pratiques managériales sur la stabilité de la banque et sur le respect de la législation du travail gabonaise.