Dans une déclaration rendue publique ce jeudi, le directoire provisoire de l’UDIS a mis en lumière une criante incohérence dans l’application de la loi. Le parti insiste sur le principe fondamental d’égalité, rappelant que “la loi doit être appliquée de manière identique vis-à-vis de tous les justiciables”. Pourtant, les faits semblent raconter une autre histoire, où la célérité de certaines procédures contraste amèrement avec la lenteur et, selon l’UDIS, l’acharnement dont est victime son leader.
L’UDIS brandit l’exemple de la libération de Sylvia Bongo Ondimba et de Noureddin Bongo Valentin pour étayer ses accusations de deux poids, deux mesures. Selon des informations relayées par RFI le 16 mai 2025, le procureur de la République a déclaré que ces derniers avaient été “mis en liberté en attente d’un procès”, tandis que le Procureur général précisait que le dossier était clos et qu’il ne restait plus qu’à “fixer la date du procès”. Une perspective de jugement futur certes, mais une liberté provisoire accordée rapidement.
Une tout autre réalité semble s’imposer au cas d’Hervé Patrick Opiangah. Le Président de la Chambre d’accusation, lui, a statué qu’Opiangah n’avait “pu être entendu” et qu’il serait “prématuré” de prononcer un non-lieu. Comment expliquer une telle différence de traitement ? Pourquoi la justice peut-elle envisager un procès pour les uns avec un dossier prétendument bouclé, mais maintient les charges pour l’autre sans même l’avoir entendu ?
L’UDIS ne mâche pas ses mots, affirmant que le dossier contre Hervé Patrick Opiangah est dénué de toute substance. Le parti rappelle la définition de la responsabilité pénale, fondée sur la notion de faute et d’imputabilité. Or, l’UDIS assure qu’il n’y a ni “faute” ni “victime” dans cette affaire. Pire, il est avancé que la prétendue victime aurait été contrainte à un “faux témoignage” sous la menace, avant de se rétracter et de porter plainte pour diffamation. “Il n’y a ni délit, ni victime, ni charge retenue contre Monsieur Opiangah”, martèle le parti, s’interrogeant sur la persistance des poursuites.
Le parti évoque l’article 3 du Code de procédure pénale gabonais, qui garantit la présomption d’innocence. Pourtant, l’UDIS a le sentiment que “la justice veut que Monsieur Opiangah soit coupable”. La question demeure : quelle faute M. Opiangah aurait-il commise, ou plutôt, quelle faute cherche-t-on désespérément à lui imputer, alors que le dossier est de notoriété publique “vide” ?
L’UDIS demande une égalité de traitement devant la loi, un principe fondamental qui semble aujourd’hui bafoué. Le parti attend désormais de la justice gabonaise une décision qui mettra fin à ce qu’il perçoit comme une iniquité flagrante, dans un contexte où d’autres figures, elles aussi impliquées dans des affaires judiciaires, bénéficient d’un régime apparemment plus clément.