Pour rappel, suite à sa rencontre du 7 mai dernier avec le Président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, une feuille de route claire avait été tracée pour les partis politiques. Il leur avait été demandé de s’organiser en commissions afin de travailler sur des sujets cruciaux tels que la nouvelle loi sur les partis politiques et le découpage électoral. Ces commissions, selon nos sources, ont été constituées de manière consensuelle au sein du Conseil National de la Démocratie (CND), instance de régulation des partis politiques. Des figures politiques de premier plan, telles que Maganga Moussavou, Boniface Asselet et Guy Nzouba-Ndamas, auraient participé activement à ces discussions et à la désignation des membres des commissions.
Cependant, contre toute attente, le nouveau ministre de la Réforme des institutions, François Ndong Obiang, a entrepris une démarche parallèle. Un communiqué émanant de son conseil en communication a été diffusé, appelant les partis politiques à lui transmettre directement leurs propositions de noms pour intégrer ces mêmes commissions. Cette initiative suscite une vive incompréhension au sein de la classe politique.
“Il y a déjà eu une organisation qui a été faite au niveau du CND de manière consensuelle”, s’indigne une source proche du dossier. “Donc, il veut mettre encore en place une autre organisation où les gens vont envoyer des noms et puis ça dit qu’il va avoir le pouvoir de choisir qui participe et qui ne participe pas.”
Cette démarche est interprétée par certains observateurs comme une tentative de François Ndong Obiang d’insérer de force les membres de sa propre faction politique au sein de ces commissions stratégiques. Notre source révèle d’ailleurs que “dans la première liste, dans les listes constituées au niveau du CND, son aile de parti n’est pas représentée. Donc, il voulait certainement rattraper ça de cette manière-là, en voulant insérer d’autorité certainement ces gens dans ces commissions.”
Cette manœuvre soulève inévitablement la question du conflit d’intérêts. Comment un ministre, également président d’une formation politique et d’une de ses factions, peut-il garantir une impartialité totale dans la gestion de dossiers aussi fondamentaux pour la vie démocratique du pays ?
Les prochaines étapes seront cruciales pour déterminer si cette initiative ministérielle relève d’une maladresse ou d’une réelle volonté de favoriser des intérêts partisans au détriment de l’intérêt général.