Un démenti catégorique et une dénonciation des “manœuvres politiciennes”
Dans un communiqué, Raymond Ndong Sima a qualifié les allégations de “déclarations infondées” et de “tristes reflets de manœuvres politiciennes que nous pensions révolues”. Il a exprimé sa “profonde compassion” envers les personnes déguerpies, tout en insistant sur le caractère officiel de sa fonction de Premier ministre. “Celui-ci représentait le gouvernement et n’agissait nullement à titre personnel”, a-t-il rappelé.
L’ancien Premier ministre a également fustigé ce qu’il a appelé un “mélange de genres”, où certains membres de la société civile se transforment en “nouveaux portes-parole auto-proclamés du Président de la République”. Il a souligné que le président de la République Brice Clotaire Oligui Nguema dispose d’un porte-parole officiel et n’a “nul besoin d’usurpateurs pour exposer son point de vue à la population”. “Le mélange de genres qui veut que des membres de la société civile se transforment en portes parole du Président de la République est toxique. Et si chacun restait à sa place !”, a-t-il lancé.
Pour étayer son rejet des accusations, Raymond Ndong Sima a invité ses détracteurs à répondre à plusieurs questions de bon sens qui, selon lui, invalident leur implication. Il a interrogé pourquoi, en tant que Premier Ministre et Chef du Gouvernement, il n’aurait pas lui-même requis le génie militaire et organisé la destruction des logements s’il détenait déjà les informations sur les personnes dédommagées. De même, il a demandé pourquoi il aurait fait procéder à un inventaire des maisons impactées et à une estimation du bâti dans la zone concernée, et pourquoi il aurait chargé l’Agent Judiciaire de l’État d’obtenir des ordonnances d’expulsion du tribunal.
Il a souligné avoir organisé “un grand nombre de réunions à la Primature sur ce dossier avec tous les départements ministériels et les services techniques concernés, prouvant [son] attachement rigoureux aux procédures”. L’accélération du dossier “30 jours seulement après son départ de la Primature” est, pour lui, une preuve que “un certain nombre de personnes lui cassaient du sucre sur le dos, pointant sa prétendue tendance à traîner les pieds et à ralentir l’avancement des projets”.
Se voulant un fervent défenseur de l’État de droit, Ndong Sima a martelé que “le gouvernement doit être le garant du respect des règles et des procédures” et qu’il s’est “scrupuleusement soumis” à ces principes dans ce dossier. Il a par ailleurs soulevé des questions cruciales sur les acteurs et les fondements juridiques de l’opération de déguerpissement, s’interrogeant sur l’identité du ministre ayant requis les engins du génie militaire, les documents sur lesquels il s’est appuyé, et son devoir de signaler toute irrégularité.
La voie judiciaire choisie dès son retour au Gabon
Actuellement hors du Gabon pour des raisons de santé – il a quitté le pays le 1er juin 2025 pour une opération chirurgicale reportée –, Raymond Ndong Sima a affirmé se remettre progressivement. Il a précisé avoir été reçu cordialement par le président de la République la veille de son départ, à la demande de ce dernier.
Considérant les déclarations des membres de la société civile comme “irresponsables et inacceptables”, l’ancien Premier ministre a annoncé sa ferme intention de porter l’affaire devant les tribunaux dès son retour au Gabon. “C’est pourquoi dès mon retour au Gabon nous nous retrouverons devant les tribunaux”, a-t-il déclaré, soulignant que “la situation actuelle à Plaine Orety doit interpeler les populations ainsi que les gouvernants sur le respect de la loi”.