La confirmation des craintes : Le Ministère de l’Intérieur en question
Loin de se résigner face à ce qu’il qualifie d’échec, Minlama Mintogo a rappelé les réserves qu’il avait émises en amont concernant la capacité du Ministère de l’Intérieur à garantir des élections véritablement transparentes et apaisées. Des doutes, selon lui, qui se sont tristement confirmés lors du double scrutin.
« Il n’est nullement aisé, au stade actuel de développement de notre démocratie balbutiante, d’être à la fois juge et parti », a-t-il affirmé, pointant du doigt la difficulté intrinsèque à confier l’organisation électorale à une entité gouvernementale.
Leçon de l’histoire : L’impératif d’une institution indépendante
Le leader politique a souligné que depuis 1990, les acteurs africains, avec l’appui de l’Union Africaine, s’efforcent de créer des institutions électorales indépendantes afin de prévenir les crises post-électorales, souvent sources de conflits régionaux. Il regrette que le nouveau régime gabonais ait choisi de s’écarter de cette voie.
Selon Minlama Mintogo, le gouvernement aurait dû renforcer l’autonomie du Centre Gabonais des Élections (CGE), plutôt que d’emprunter une trajectoire risquée, déjà éprouvée lors des conférences nationales antérieures.
Le 30 août 2023, un rappel cruel
Pour le président d’Ensemble Pour la République, le courage politique impose désormais un audit exhaustif du processus électoral actuel. Il insiste pour que l’organisation des futures élections soit confiée à un organisme entièrement indépendant, conformément aux recommandations de l’Union Africaine.
Minlama Mintogo met en garde : « Toute autre option conduirait à la fragilisation de notre démocratie, à l’anéantissement des espoirs suscités le 30 août 2023 et à la désacralisation du coup de libération. »
Il rappelle avec force que l’événement marquant du 30 août 2023 – l’intervention du CTRI et la transition en cours – est né précisément d’une organisation électorale déficiente. Pour bâtir une Cinquième République solide et durable, il est impératif d’éviter de reproduire les erreurs passées, sous peine de déclencher de réelles crises qui mettraient en péril la stabilité nationale.