Le scrutin, qui a mobilisé 800 candidats pour les 145 sièges du Parlement et 18 000 candidats pour les 3 078 sièges locaux, a été entaché par de nombreux incidents et un départ lent dans plusieurs des 3 102 bureaux de vote.
Malgré l’enjeu historique, la journée a été marquée par des lenteurs dans l’exécution du vote et des problèmes logistiques récurrents. Des témoignages ont fait état de l’absence de bulletins de vote de certains candidats, ainsi que de l’état obsolète de certains isoloirs.
Ces dysfonctionnements ont rapidement soulevé la colère de plusieurs figures politiques. Victoire Lasséni Duboze, présidente du Mouvement Concorde Nationale (MCN), a dénoncé avec « la ferme énergie » l’absence totale des bulletins de son représentant dans tout le 6e arrondissement.
« Je dénonce… que ce qui se passe dans le 6e arrondissement mérite qu’on annule toutes les élections », a-t-elle déclaré, s’interrogeant sur une possible obstruction de la part des autorités locales. « Nous n’avons aucun bulletin de vote dans tout le 6e arrondissement… Je le déclare. Je publie cette information pour que les autorités compétentes se rendent compte qu’il y a quelque chose qui ne va pas. »
Même indignation à Dienga (Lombo-Bouenguidi), où Georges Bruno Ngoussi, candidat indépendant aux élections législatives et locales, a déploré l’absence de ses bulletins malgré une réhabilitation de sa candidature par un journal officiel. Il a rappelé que la loi exige la suspension du scrutin en cas d’absence des bulletins d’un candidat, une règle qui n’a visiblement pas été respectée.
Apaisement à Ntoum après des échauffourées
Parallèlement, la candidate Camélia Ntoutoume a appelé à l’apaisement après des échauffourées rapportées dans plusieurs centres de vote de son arrondissement à Ntoum. Faisant état de violences verbales et physiques, elle a réaffirmé son attachement au fair-play et a annoncé qu’une solution consensuelle a été trouvée pour résoudre un conflit sur la composition des bureaux de vote.
Pour restaurer la confiance et « éviter la suspicion de fraude », une entente a été conclue permettant à chaque parti politique de proposer un représentant, en lieu et place de la seule liste officielle de scrutateurs. Bien que qualifiant cette mesure d’« entorse à la loi », elle la juge nécessaire pour garantir la paix et la sérénité du scrutin.
Début du dépouillement et prochaines étapes
Le dépouillement des urnes, commencé à 18h, se déroule bureau par bureau, sous l’œil vigilant des représentants des partis, des candidats, des médias et des missions d’observation électorale, dans un souci de transparence.
Les résultats provisoires de ce scrutin seront communiqués par le ministère de l’Intérieur avant le second tour des élections législatives, prévu pour le 11 octobre prochain.