Une séquence d’à peine quelques secondes, mais qui allait faire l’effet d’une bombe.
La caméra balaie la tribune officielle. On voit Sylvia se pencher, murmurer à l’oreille d’Ali Bongo. Ses propos ne semblent pas lui plaire. D’un revers de la main, il balaye ses mots. Ses lèvres, clairement visibles, articulent un « on s’en fout » qui glace l’atmosphère.
La tension est palpable. Sylvia, sans un mot, interpelle son chef d’état-major de l’époque, Pierre Amerein, assis juste derrière le couple presidentiel, avant que les caméras ne changent d’angle, comme gênées.
La vidéo, partagée sur les réseaux sociaux, devient instantanément virale. Le défilé militaire, l’impressionnant armada de la Garde républicaine… tout passe au second plan, éclipsé par ce moment de pure vérité.
Les médias gabonais se murent dans le silence. Le Palais Rénovation ne fournira aucune explication. Ce n’est que plus tard, en soirée, que le couple présidentiel tentera d’étouffer la rumeur en affichant un sourire forcé lors d’une réception à la Baie des Rois.
Mais la scène a laissé des traces. Alors que le bruit courait déjà que le président était sous l’emprise de son épouse Sylvia et de leur fils Noureddin, cette dispute filmée en public a-t-elle été l’un des éléments qui ont poussé le général Brice Clotaire Oligui Nguema et ses hommes à déposer Ali Bongo lors du coup d’État du 30 août 2023 ? La question reste en suspens.