Le 30 août 2023, la famille Bongo a été destituée par un coup d’État militaire mené par l’actuel président, Brice Clotaire Oligui Nguema, élu le 12 avril dernier. Accusés de tous les maux du pays, y compris par d’anciens proches ayant bâti leur carrière et leur fortune sous leur régime, les Bongo ont vu leur monde s’écrouler.
Au lendemain du coup d’État, Ali Bongo a été écarté de son propre parti et placé en résidence surveillée. Son épouse Sylvia et leur fils Noureddine ont eu moins de chance, jetés en prison sous des accusations de haute trahison et de détournement de fonds, dans l’attente d’un procès. Pendant près de vingt mois, ils n’ont pas eu l’opportunité de se défendre publiquement. Leurs avocats ont, à plusieurs reprises, dénoncé leurs conditions de détention et exigé un accès à leurs clients.
Maintenant en exil, l’interrogation centrale est de savoir s’ils ouvriront la “boîte de Pandore”. Vont-ils confirmer les allégations de torture et d’extorsion dont ils auraient été victimes, dénoncées par leurs conseils mais qualifiées d’infondées par le gouvernement ? Vont-ils enfin offrir leur version des faits concernant la gestion des affaires du pays, alors qu’ils sont tenus pour responsables de tous les maux qui minent la nation ?
Au lendemain de leur libération, le procureur de la République a affirmé qu’un procès aurait lieu, bien que la date n’ait pas encore été fixée. Se présenteront-ils à la convocation du tribunal, ou seront-ils jugés par contumace ? Et qu’en sera-il de la plainte pour détention arbitraire déposée par leurs avocats en France, ? Le monde attend avec impatience les révélations potentielles de la famille Bongo. S’ils venaient à parler et à fournir des preuves, la Cinquième République du Gabon pourrait bien vaciller, révélant son lot de scandales.