Loin de remettre en question les compétences ou les capacités managériales d’Oyima, l’ancien chef du gouvernement a insisté sur le signal politique alarmant envoyé par cette nomination. Selon lui, Henri-Claude Oyima concentre désormais des fonctions économiques stratégiques de l’État, tout en conservant le contrôle d’une banque systémique et la direction d’une institution boursière régionale.
“C’est une anomalie démocratique. C’est un mélange de genres, un danger pour l’équilibre des pouvoirs, une grave atteinte à tous les principes de bonne gouvernance, une violation flagrante des lois nationales et des directives communautaires”, a martelé Alain-Claude Bilie-By-Nze. Il a souligné avec force que l’on ne gouverne pas un pays comme on gère une entreprise privée et que la réforme de l’État ne peut pas s’appuyer sur un oligopole.
L’ancien Premier ministre a également fustigé le fait que l’État se trouve désormais “assujetti au bon vouloir d’actionnaires, des privés qui seuls peuvent décider du moment où le ministre des Finances abandonnera ses autres mandats”. Une situation qu’il juge “inacceptable en démocratie”.
Plus largement, Alain-Claude Bilie-By-Nze a dénoncé une concentration excessive du pouvoir entre les mains d’un cercle restreint, évoquant la possibilité d’un “cartel”. Il a mis en garde contre le fait que l’économie, la politique, la finance et même la garde républicaine ne devraient pas être logées dans “le même village, la même maison” ni entre les mains d’un groupe restreint. “Cette concentration est un danger pour l’État. Elle est un danger pour la République”, a-t-il conclu.