Alors que d’aucuns craignaient que la décision de la CIJ n’envenime les relations bilatérales, les présidents Oligui Nguema et Obiang Nguema ont affiché une unité et une sagesse diplomatique remarquables. Conscients que les deux pays sont “héritiers de ce litige”, comme l’a souligné le président équato-guinéen, les deux chefs d’État ont mis en avant la nécessité de préserver la stabilité et la fraternité.
Le président Obiang Nguema a d’ailleurs appelé son peuple à la retenue, exhortant à s’abstenir de tout commentaire polémique. “Le Cameroun et le Nigeria ont su régler leur différend frontalier dans la dignité et le silence. Nous devons faire de même”, a-t-il déclaré, insistant sur l’importance de la paix en Afrique centrale.
Dans cette dynamique d’apaisement et de responsabilité, Oligui Nguema a présenté une proposition novatrice : la mise en place d’un comité conjoint d’experts. Ce comité aura pour mission de trancher de façon bilatérale le tracé des frontières maritimes et terrestres entre les deux pays. L’enjeu est de taille, notamment concernant les îles Mbanié, Conga et Corisco, réputées riches en hydrocarbures.
Ce comité aura la tâche délicate d’étudier plusieurs scénarios. À défaut d’une gestion commune de ces îles, si Malabo opte pour sa souveraineté pleine et entière sur ces territoires insulaires, la décision de la CIJ prévoit également que la Guinée équatoriale puisse céder une partie de ses territoires terrestres autour des villes de Mongomo et Ebebiyin.
Au-delà des accords bilatéraux signés dans les domaines de la diplomatie, de la sécurité, de la culture et du sport, c’est cette initiative de dialogue qui incarne le mieux le nouvel élan des relations gabono-équato-guinéennes. Elle témoigne d’une volonté commune de construire un avenir de paix et de prospérité partagée entre les deux pays qui se sont rapprochés depuis la chute du régime d’Ali Bongo.