Une nouvelle stratégie d’endettement pour le Gabon
Interrogé sur la capacité du Gabon à honorer sa dette, Henri-Claude Oyima a mis en lumière une approche qui rompt avec les pratiques passées. “La stratégie que nous avons mise en place privilégie d’abord l’endettement en franc CFA,” a-t-il affirmé.
Cette orientation vers la monnaie locale vise à mieux maîtriser les coûts financiers, contrairement aux emprunts en devises étrangères souvent soumis à des variations de taux de change. Le ministre a précisé les piliers de cette stratégie : privilégier les financements à moyen et long terme, vérifier le niveau de taux d’intérêt et prendre en compte la période de différé de remboursement.
“Lorsque nous avons ces quatre éléments, on a la soutenabilité aujourd’hui qui nous permet de nous endetter,” a-t-il déclaré, soulignant que cette approche assure une meilleure gestion de la dette du pays.
Deux centrales d’achat pour lutter contre l’inflation et la spéculation
Face à la problématique de la vie chère, le gouvernement gabonais a annoncé la création de centrales d’achat. Henri-Claude Oyima a précisé qu’il y en aurait deux. “Pour le moment, nous avons l’alimentaire,” a-t-il expliqué. La seconde centrale, a-t-il révélé, sera dédiée aux matériaux de construction, plus précisément aux “agrégats”.
Cette initiative vise à mettre fin à la spéculation dans le secteur de la construction. Le ministre a regretté “une espèce de surenchère entre ceux qui ont les agrégats et ceux qui ont les marchés.” En centralisant l’achat, l’État entend réguler le marché pour éviter que les prix ne soient artificiellement gonflés. “On veut faire en sorte aussi qu’il y ait une centrale d’achat qui va aussi gérer tous les agrégats de construction,” a-t-il déclaré.
Le monopole des centrales d’achat pour maîtriser les prix
Le ministre a par ailleurs abordé la question de la mercuriale des prix, soulignant ses limites. “Même si nous mettons le mercuriale au niveau national, les prix à l’extérieur, nous ne les maîtrisons pas,” a-t-il reconnu.
C’est là qu’interviennent les centrales d’achat, qui permettront à l’État de contrôler directement les prix à l’international. “Avec la centrale d’achat, nous maîtriserons désormais les prix à l’international, puisque c’est la centrale d’achat qui va acheter,” a-t-il martelé.
Concernant les commerçants qui se livrent à la spéculation, le ministre a été catégorique : “il ne pourra plus jouer avec la spéculation.” Selon le ministre, une cinquantaine de produits ont été désignés par le Conseil des ministres, et leur importation sera le “monopole exclusif de la centrale d’achat.” Il a conclu en déclarant que “tous les produits qui sont sur la liste de la centrale d’achat, aucun importateur ne pourra les avoir au Gabon en dehors de la centrale d’achat.”