Pendant plusieurs jours, la toile gabonaise a été le théâtre d’un affrontement numérique entre deux figures controversées. D’un côté, Bandecon en chef, un Gabonais de la diaspora connu pour ses diatribes, ses provocations et surtout ses propos en dessous de la ceinture. De l’autre, X Nazih X, un Gabonais d’origine libanaise qui a quitté le pays à la suite d’une plainte pour déposée par Me Jean-Paul Moumbembé et qui s’est rendu célèbre pour ses vidéos irrespectueuses à l’endroit de plusieurs personnalités gabonaises, dont l’opposant Alain-Claude Bilie-by-Nze.
Leur duel, retransmis en direct, a cumulé des milliers de vues. Bandecon en chef accuse son rival d’être à la solde du pouvoir pour critiquer les opposants et de faire désormais du chantage à Oligui Nguema, à qui il exigerait le versement de six milliards pour acheter son silence, à défaut de diffuser sur les réseaux sociaux des audios compromettants de leur conversation téléphonique.
Vrai ou faux ? Les deux protagonistes de la toile dans leur live, affirment avoir des informateurs dans les services spéciaux. Mieux X Nazih X, cite dans ses vidéos des noms semble-t-il de certains éléments des services spéciaux, dont il menace de dénoncer sur la toile des prétendus magouilles. Ce dernier avait donné rendez-vous aux internautes hier samedi à 20h.
Quelques heures avant le rendez-vous fatidique, un audio semble-t-il d’un appel téléphonique entre X Nazih X et Oligui Nguema a été abondamment diffusé sur la toile par les activistes opposés au régime d’Oligui Nguema, comme Tata Huguette, Princesse Souba ou encore Jonas Moulenda.
L’épilogue : alors que le live explosif promis par X Nazih X était très attendu, les autorités libanaises l’ont interpellé, invoquant une menace sur les relations diplomatiques avec le Gabon. L’affaire, qui a d’abord fait rage sur les écrans, semble se dénouer désormais derrière les portes closes de la diplomatie.
Cette saga numérique rocambolesque, ou gravissime, c’est selon, n’est pas sans précédent. Elle rappelle celle de Fantomas, un casseur d’opposants avec les tristement célèbre Cool-mondjer dans les années 2000, à la solde du régime d’Omar Bongo, qui avait fini par se retourner contre le pouvoir, avant de mourir de ses blessures à la suite d’une chasse à l’homme des forces de l’ordre, jusqu’à sa ville natale à Bitam.