Cette contre-performance s’explique en grande partie par la baisse des cours de plusieurs produits d’exportation, dont le gaz naturel et le bois, qui sont des piliers de l’économie gabonaise. Cette tendance est d’ailleurs observable à l’échelle régionale, le solde global de la CEMAC passant d’un excédent de 499,4 milliards de FCFA à un déficit de 358,5 milliards en l’espace d’un an.
Un recul des recettes pétrolières compensé par les efforts fiscaux
L’analyse de la BEAC révèle que le déficit budgétaire du Gabon est principalement dû à la chute des recettes pétrolières (-1,5 point du PIB) et à l’augmentation des dépenses publiques (+1,1 point). Cependant, cette dégradation a été partiellement atténuée par une hausse significative des recettes non pétrolières (+1,9 point), résultat direct des efforts de mobilisation fiscale mis en œuvre par le gouvernement.
Pour faire face à cette situation, les États de la région, y compris le Gabon, ont dû actionner divers leviers financiers. La mobilisation de tirages extérieurs (1 866,5 milliards de FCFA) et d’emprunts auprès du système non bancaire régional (45,7 milliards) a permis de combler une partie du déficit et de résorber une portion de la dette extérieure.
Un défi de diversification pour le Gabon
Malgré le déficit, la BEAC salue la politique budgétaire “contracyclique et restrictive” menée en 2024. Le solde budgétaire de référence de la zone CEMAC s’est établi à -0,3 % du PIB, un niveau bien meilleur que la norme communautaire de -1,5 %. Cela témoigne d’une certaine rigueur dans la gestion des finances publiques face aux chocs externes.
Néanmoins, le rapport souligne la vulnérabilité persistante du Gabon aux fluctuations des cours mondiaux du pétrole. La diversification des sources de revenus demeure le principal défi pour le pays s’il souhaite stabiliser durablement ses équilibres budgétaires et réduire sa dépendance aux matières premières.
L’avenir économique du Gabon passera donc par sa capacité à s’affranchir de cette forte dépendance et à développer d’autres secteurs productifs.