Cette ordonnance, prise en application des articles 99 et 170 de la Constitution, vise les auteurs, coauteurs et complices, civils ou militaires, impliqués dans le putsch manqué de 2019 et les événements du 29 août au 4 septembre 2023. Elle couvre un large éventail d’infractions, du droit commun aux atteintes à la sûreté de l’État, et entraîne l’extinction des poursuites, la cessation des peines et la libération immédiate des détenus concernés. Les condamnations sont également effacées, ne laissant aucune trace administrative ou judiciaire.
Sont toutefois exclues de cette mesure les infractions de nature économique, les violations graves des droits humains et les faits étrangers aux troubles politiques visés.
Un geste fort à quelques mois de la fin de la transition
L’annonce de cette amnistie nourrit l’hypothèse d’une libération prochaine de Kelly Ondo Obiang, emprisonné depuis plus de cinq ans. En février dernier, Brice Clotaire Oligui Nguema, avait déjà évoqué le cas de l’ancien lieutenant de la Garde républicaine, le qualifiant de « petit frère » et exprimant sa volonté de le faire sortir de prison.
Le 7 janvier 2019, Kelly Ondo Obiang avait pris la parole à la radio nationale pour appeler l’armée à « sauver la République », un acte qui avait été rapidement neutralisé et l’avait conduit en prison. Pour certains, il est perçu comme un symbole de résistance, tandis que pour d’autres, il reste un militaire imprudent ayant mis en péril la stabilité du pays.
Cette ordonnance est présentée comme un pas décisif pour « tourner définitivement la page » des crises passées et contribuer à l’apaisement du climat politique au Gabon. Si l’amnistie ouvre à Kelly Ondo Obiang les portes de la liberté, elle le placera également sous les feux des projecteurs, le positionnant comme un des visages de cette réconciliation nationale.