L’indignité nationale
Dans une tribune transmis à notre rédaction, Guillou Bitsutsu-Gielessen exprime son indignation face à “l’intelligence” mobilisée par des compatriotes pour orchestrer la ruine financière de l’État. Au-delà des chiffres astronomiques des détournements et des milliards de FCFA de réparations, c’est la moralité des accusés qui est mise en cause.
“Comment est-ce possible qu’un Gabonais puisse faire autant d’intelligence pour ruiner les caisses de l’État et hypothéquer l’avenir de la collectivité ?” s’interroge Bitsutsu-Gielessen.
Pour lui, le vol à cette échelle est un acte de haute trahison morale. Estimant que ces individus ont prouvé qu’ils n’aiment pas leur pays, il pose la question de la sanction suprême : la déchéance de nationalité. “Quand on n’aime pas le Gabon, on n’est pas Gabonais,” assène-t-il, faisant de cette proposition une nécessité pour restaurer la dignité nationale et envoyer un signal fort.
Le silence des sentinelles de la République
L’aspect le plus alarmant révélé par ce procès est la mise en lumière de l’inaction des institutions de contrôle. Il a été exposé que l’État gabonais a emprunté de l’argent en son nom, mais que ces fonds se sont volatilisés dans des comptes privés.
Ce qui sidère Guillou Bitsutsu-Gielessen, c’est le silence absolu des corps censés protéger les finances publiques : le Premier ministre, le ministre de l’Économie, la Commission des finances de l’Assemblée nationale, la Cour des comptes et la CNEI (Commission nationale d’enrichissement illicite). “Personne n’a été alerté de ce fait gravissime,” constate amèrement le commentateur. Ce manquement collectif est, selon lui, la preuve irréfutable de la “faillite d’un système” et de la “déchéance de la République.”
L’urgence d’une refondation patriotique
Face à cette crise morale et institutionnelle, Guillou Bitsutsu-Gielessen appelle à une refondation immédiate, postulant que la nation gabonaise n’est pas acquise, mais doit être construite.
Il préconise des mesures éducatives et civiques fortes pour ancrer l’amour de la patrie et le sens du service chez les jeunes. Pour cela, il est nécessaire d’intensifier les missions d’éducation populaire, d’instaurer un service national civique avec travaux d’intérêt général pour les jeunes de 13 à 16 ans, et de rétablir le service militaire obligatoire à 18 ans.
L’objectif est d’assurer que les générations futures soient imprégnées des valeurs républicaines pour prévenir toute récidive des maux mis en lumière par le procès.
Les piliers d’un État pour tous
Cette quête de moralisation doit s’incarner, selon Bitsutsu-Gielessen, dans une Cinquième République fondée sur des principes non négociables. L’État doit être structuré autour de la primauté de l’intérêt général, en cessant de servir un parti ou une élite ; de l’accessibilité, pour que ses services soient ouverts à tous les citoyens, sans distinction ; de la transparence, avec l’obligation de rendre compte de la gestion de l’argent public ; de la participation citoyenne, impliquant les citoyens activement dans les grandes décisions nationales ; et enfin de l’équité, corrigeant les inégalités sociales pour garantir un accès égal aux droits et aux opportunités.
Pour Guillou Bitsutsu-Gielessen, ce n’est qu’en adoptant ces principes que le Gabon pourra créer un État qui remet “l’homme au cœur du développement” et se prémunir contre le cynisme et la corruption révélés par le procès de la Young Team.










