Un budget 2026 jugé « fantaisiste » et sans rationalité
Le réquisitoire d’Albert Ondo Ossa a ciblé frontalement le Projet de loi de finances 2026, qui prévoit un montant de 7233,3 milliards de francs CFA. Selon l’opposant, ce cadrage budgétaire est dénué de toute crédibilité et relève de la « magie ». Il a interpellé le ministre de l’Économie Henri-Claude Oyima en remettant en cause le taux de croissance annoncé par le gouvernement. Ondo Ossa demande publiquement : « Où a-t-il pêché un taux de croissance de 7,9% quand le FMI prévoit 2,6% et la Banque mondiale 2,4% ? » Il voit dans cet écart une preuve de la déconnexion et du manque de sérieux des autorités. L’économiste a également qualifié d’« absurde » la prévision du service de la dette, estimée à 1676,7 milliards de francs CFA. Il rappelle que la dette publique du Gabon est en forte progression, filant « vers 82% du PIB », un niveau qu’il juge intenable pour l’avenir des finances publiques.
Pour Albert Ondo Ossa, ce document financier est non seulement « mal ficelé », mais il est surtout « dangereux », car il masque la réalité économique et est « synonyme d’appauvrissement accéléré des ménages ».
Le drame social : Un pays en misère
La critique économique d’Ondo Ossa s’est prolongée par un tableau social « glaçant » qui témoigne, selon lui, d’un pays livré à l’errance par un pouvoir « égoïste, vorace et sectaire ». Il estime que la pauvreté touche désormais 37,8\% de la population, selon les projections de la Banque mondiale. L’alerte la plus forte concerne l’emploi, notamment chez les jeunes. L’opposant a affirmé que le Gabon fait face à un « taux de chômage de l’ordre de 50% chez les jeunes », illustrant l’ampleur de la défaillance de la politique économique et sociale. Il accuse le pouvoir en place d’une gestion calamiteuse qui laisse une génération entière dans l’exclusion, tout en négligeant des secteurs vitaux comme les hôpitaux « exsangues » et les retraités sans pensions.
Un appel à la rupture
Albert Ondo Ossa a conclu son intervention en liant directement la gestion économique « amateur » du pays à la permanence d’un système de prédation. Il a prédit la chute imminente du régime de transition, affirmant son retour au Gabon pour ce qu’il nomme l’« épilogue » de la séquence politique ouverte par le coup d’État. Il a appelé le peuple à l’action pour provoquer « le départ du putschiste en chef et de sa clique de mafieux », avant de prophétiser la disparition de l’architecture institutionnelle actuelle, y compris ce budget 2026 qu’il a méthodiquement démoli.









