Le message est clair : l’État entend accélérer l’exécution des investissements structurants. Oyima a souligné que cette impulsion répond directement aux directives du Chef de l’État, Brice Clotaire Oligui Nguema, pour maximiser l’impact économique de ces financements.
Verrous de conformité et transparence financière
Pour mettre fin aux inerties et aux risques de dérive budgétaire, le gouvernement instaure un mécanisme de suivi et de contrôle pluriel.
Premièrement, un Comité National de Pilotage, regroupant des membres du gouvernement, assurera le suivi opérationnel des projets. Deuxièmement, une vérification de la conformité sera désormais exigée du Ministère de la Planification avant que le Ministère de l’Économie et des Finances ne puisse engager le moindre décaissement. C’est un verrou technique crucial destiné à sécuriser la dépense en amont.
Sur le plan de la transparence, une mesure fondamentale a été annoncée : la création d’un compte dédié pour chaque projet.
Ce dispositif de ségrégation des fonds garantira que les décaissements s’effectuent de manière traçable et qu’ils respectent des règles de gestion établies conjointement avec les partenaires financiers.
Sanctuarisation des emprunts pour l’investissement
L’annonce la plus significative concerne la réaffectation stricte des fonds d’emprunt. Le Gabon s’engage à ce qu’aucun emprunt contracté dans le cadre de ces partenariats ne serve à couvrir les dépenses de fonctionnement de l’administration, la masse salariale ou le service de la dette.
Cette démarche vise à désindexer la dette d’investissement de la dette de fonctionnement, un principe de discipline budgétaire réclamé par les institutions financières multilatérales. En limitant ces fonds aux projets productifs et d’infrastructures, l’État cherche à améliorer le rendement marginal du capital emprunté et à assurer la soutenabilité à long terme de sa dette. Le financement des dépenses courantes reposera exclusivement sur les recettes internes de l’État.
Cette nouvelle politique, axée sur la gouvernance renforcée et la rigueur comptable, est un pas décisif pour consolider la crédibilité économique du Gabon sur la scène internationale et optimiser l’utilisation des ressources allouées au développement.