Actuellement, le Gabon ne bénéficie d’aucun programme avec le FMI. Le dernier, un programme triennal approuvé en août 2021, a été suspendu suite à des difficultés et à une troisième revue non validée par l’institution financière. Une situation directement héritée de l’ancien régime du président déchu Ali Bongo.
Bien que Libreville aspire ardemment à un nouvel accord avec le FMI, elle refuse de l’obtenir au prix d’un programme d’austérité privilégiant le remboursement de sa dette. Fin mai à Paris, le ministre de l’Économie et des Finances, Henri-Claude Oyima, interrogé sur le plateau du journal Afrique de TV5 Monde, avait été clair : la croissance et la souveraineté passent avant la dette.
“Diminuer la dette n’est pas un objectif pour nous. Le Gabon a besoin d’un programme de croissance et de développement. L’objectif pour nous aujourd’hui est de faire en sorte que toutes les promesses du président de la République aux Gabonais se réalisent. C’est-à-dire, rendre aux Gabonais leur dignité, leur souveraineté — souveraineté énergétique, souveraineté budgétaire, souveraineté économique et souveraineté alimentaire. C’est désormais le projet et le programme qui est le mien : veiller à ce que tous les engagements pris par le président de la République envers les Gabonais se concrétisent”, avait-il affirmé sur le plateau de TV5 Monde Afrique le 26 mai dernier.
Autre point de discorde : la dette publique
Un autre point de désaccord majeur concerne le niveau de la dette publique. Suite au Conseil des ministres du 4 juin au Palais de la Rénovation, présidé par Brice Clotaire Oligui Nguema, les banques d’affaires Algest et Rothschild & Cie ont été officiellement désignées comme conseils stratégiques et financiers du Gabon. Leur principal mandat ? Un audit approfondi de la dette.
“Non. Je ne les confirme pas du tout”, avait déjà déclaré avec fermeté Charles M’ba, le prédécesseur d’Oyima, en réponse aux projections du FMI qui estimaient que la dette publique gabonaise dépasserait les 70 % du PIB. “Nous sommes toujours en désaccord avec les institutions de Bretton Woods sur notre taux d’endettement. Le FMI dirait plus de 70 %, alors que nous, nous disons 58 % quand nous sommes arrivés, et 56 % aujourd’hui. Nous avons une tendance baissière vers 54 %”, avait-il également précisé sur le plateau de TV5 Monde Afrique, en avril dernier.