Par Guilou Bitsutsu-Gielessen
L’entrée du Gabon dans le Commonwealth peut être perçue comme une manœuvre stratégique aux multiples facettes.
Contrairement a La Francophonie qui est une association de pays ayant le français en partage, le Commonwealth bien qu’ayant des objectifs affichés de paix et de démocratie, est une organisation avec des avantages économiques importants.
Pour le Gabon, majoritairement francophone, il s’agit d’une opportunité d’élargir son réseau diplomatique et économique, notamment vers les pays anglophones. Cette diversification vise explicitement à réduire la dépendance vis-à-vis de l’ancienne puissance coloniale, la France, et à s’ouvrir à de nouvelles sphères d’influence et d’opportunités économiques.
Sur le plan économique, l’adhésion offre au Gabon un accès privilégié à un marché de 2,5 milliards de consommateurs. Les échanges commerciaux facilités entre les membres du Commonwealth représentent une perspective attrayante pour ce pays riche en ressources naturelles telles que le pétrole, le manganèse et le bois.
Le Gabon espère ainsi attirer des investissements de pays comme le Royaume-Uni, l’Australie, l’Inde ou le Canada, ce qui pourrait dynamiser son économie.
Par ailleurs, le Gabon, reconnu pour ses efforts en matière de protection des forêts et de lutte contre le changement climatique, pourrait grandement bénéficier des programmes du Commonwealth axés sur le développement durable. Cela renforce sa position sur la scène internationale en tant qu’acteur engagé dans la préservation de l’environnement.
Cette adhésion n’est pas sans enjeux. Le Commonwealth impose en effet des engagements clairs en matière de démocratie et de bonne gouvernance. C’est un défi de taille pour un pays qui avait été souvent critiqué par les organisations non gouvernementales pour son bilan en matière de droits de l’homme et de transparence électorale.
L’impact réel de cette nouvelle alliance dépendra intrinsèquement de la capacité du Gabon à respecter les valeurs fondamentales du Commonwealth, notamment en ce qui concerne la transparence, les droits de l’homme et la gouvernance démocratique. Si le Gabon parvient à honorer ces engagements, cette adhésion pourrait non seulement renforcer sa position internationale, mais aussi ouvrir de nouvelles voies de coopération dans des domaines cruciaux comme l’éducation, le commerce et l’environnement.
En somme, l’intégration du Gabon au Commonwealth est un pari audacieux, porteur de promesses de diversification et de développement, mais aussi de défis importants en matière de respect des principes démocratiques. L’avenir nous dira si ce virage stratégique se traduira par des bénéfices tangibles pour le peuple gabonais et par un renforcement durable de sa place sur la scène mondiale.