Le Président Oligui Nguema a « pris acte des limites structurelles » de l’APPD, signé initialement en 2007 et renouvelé à plusieurs reprises. Il a souligné le « caractère profondément déséquilibré du partenariat », estimant que les retombées économiques pour l’État gabonais sont « largement insuffisantes » au regard de la richesse extraite des eaux territoriales gabonaises par les flottes européennes.
Un partenariat jugé désavantageux pour le Gabon
Le Président Oligui Nguema a détaillé les griefs du Gabon à l’encontre de cet accord. Il a notamment relevé que les recettes générées ne compensent ni la valeur réelle des captures, ni les coûts assumés par l’État en matière de surveillance et de contrôle des pêches. De plus, l’absence de transformation locale des produits de la pêche entraîne une perte significative de valeur ajoutée pour le pays.
Le Gabon dénonce également la faiblesse des investissements consentis par les partenaires européens en matière de développement local, d’emploi et de renforcement des capacités nationales. La question des risques de surexploitation des ressources halieutiques a également été soulevée, en l’absence de mécanismes partagés de transparence et de suivi scientifique.
Face à ce constat, le Président Oligui Nguema a instruit le gouvernement de « mettre en œuvre la procédure de dénonciation unilatérale de l’accord, par voie de notification écrite adressée à la Commission européenne, conformément à l’article 13 dudit accord ».
Cette décision ouvre la voie à une potentielle renégociation sur des bases rééquilibrées ou à l’exploration de nouveaux partenariats qui seraient davantage alignés sur les priorités nationales du Gabon. Le gouvernement est appelé à s’impliquer pleinement dans la réalisation d’infrastructures essentielles au développement de la filière pêche, telles que des zones de débarquement modernes, des entrepôts frigorifiques, des unités de transformation industrielle et des chantiers navals.
Le Président de la République a réaffirmé que la structuration d’une véritable filière thonière nationale, génératrice d’emplois, de valeur ajoutée et de souveraineté, constitue désormais un objectif stratégique prioritaire. Cette orientation, a-t-il précisé, est « non plus d’une ambition déclarative, mais d’une exigence de mise en œuvre rapide et effective », appelant à une mobilisation immédiate des administrations concernées et à la recherche active de partenaires privés solides.
En 2021, si cet accord avait été qualifié de partenariat de nouvelle génération dans le domaine de la pêche durable entre les deux parties, certaines formations politiques européennes notamment les Verts-ALE et les membres de Brexit Watch, avaient dénoncé cette entente en la qualifiant de menace pour l’écosystème et pour les communautés côtières.