Le parcours de Yannick n’est pas le fruit du hasard. Fort du soutien d’IDRC Africa, qui l’accompagne dans son développement personnel et la gestion d’équipes, il a embrassé l’agriculture avec une passion inébranlable. “Je suis très content d’avoir embrassé ce chemin, celui de l’agriculture, avec tous les changements qui sont en train d’être faits dans notre pays, le Gabon” confie-t-il, l’enthousiasme dans la voix. Son ambition est claire : posséder sa propre ferme intégrée et, surtout, inspirer d’autres jeunes à suivre ses pas.
Pour Yannick, l’agriculture n’est pas qu’une simple activité ; c’est une source de richesse inexploitée. “Il y a beaucoup d’argent à se faire à l’intérieur,” affirme-t-il, citant la tomate et le maïs comme des cultures à fort potentiel. “Avec des cultures comme la tomate, on peut devenir millionnaire. Avec des cultures comme le maïs, on peut devenir millionnaire.” Actuellement, des essais de soja sont en cours, une initiative qui s’inscrit dans la volonté d’IDRC Africa de créer des exploitations agricoles intégrées où les jeunes sont logés sur place. Ses perspectives sont ambitieuses et résolument modernes : “Dans 3 ou 4 ans, mes perspectives à long terme, c’est de devenir millionnaire avant mes 30 ans.” Un objectif qui bouscule les codes traditionnels de la réussite, démontrant qu’il est possible d’atteindre l’indépendance financière bien avant l’âge de la retraite.
Une vision aligné avec les grandes décisions du pays
Yannick Mvé est un fervent partisan des décisions stratégiques prises par le président Brice Clotaire Oligui Nguema. Il salue particulièrement l’interdiction de l’importation de poulet de chair et l’interdiction de l’exportation de manganèse brut. Pour lui, ces mesures ne sont pas de simples régulations, mais des leviers puissants pour une transformation structurelle et durable de l’économie gabonaise.
L’interdiction du poulet importé est une opportunité en or pour l’élevage local. “En produisant le soja, non seulement nous allons nourrir les animaux, le poulet, mais nous allons également nourrir les êtres humains,” explique-t-il. Le maïs, un autre pilier de sa vision, pourra être transformé en farine, en pâtes alimentaires, et en aliments pour bébés et animaux, ouvrant la voie à la création d’une industrie agro-alimentaire nationale robuste.
Quant au manganèse, son interdiction d’exportation à l’état brut vise à encourager la transformation locale. “Nous allons transformer le manganèse, nous allons avoir de l’outillage,” déclare Yannick. Il questionne la logique d’importer des machettes du Brésil alors que le Gabon dispose de ses propres ressources en manganèse et en fer. Cette approche est, selon lui, un moteur essentiel pour la création de “milliers d’emplois” dans l’écosystème industriel.
L’appel à la reconversion et à la formation pratique
Le Gabon fait face à un défi de taille : un manque criant de techniciens face à une abondance de postes administratifs. C’est pourquoi Yannick Mvé milite activement pour le modèle de formation duale expérimenté au village agricole Graine de Bokoloboué. Ce modèle, qu’il rêve de voir étendu à tout le pays, permet aux apprenants de “non seulement avoir un diplôme, mais également apprendre en produisant.” Il cite des exemples concrets : la citrouille, le tournesol (pour l’huile et l’aliment pour bétail), ou encore des fruits comme la papaye et la pastèque.
Les décisions du Chef de l’État avec l’interdiction de l’exportation de manganèse brut s’étendent bien au-delà de l’élevage : elles englobent la fabrication de moulins et de tout l’équipement nécessaire à la filière avicole. Yannick insiste sur la nécessité d’adapter les lycées techniques et les centres de formation professionnels aux besoins spécifiques de cette chaîne de production.
La mise en place d’une centrale d’achat est une “cerise sur le gâteau” selon Yannick, car elle garantira un débouché aux produits locaux. Il rappelle avec force le vide laissé par l’absence d’une banque ou d’une réserve alimentaire nationale, une faiblesse mise en lumière pendant la crise de la Covid-19 en 2019.
Face à une fonction publique qui ne peut plus absorber tous les diplômés, Yannick Mvé lance un vibrant appel à la jeunesse : “Que vous ayez un master, que vous ayez une licence, quel que soit le niveau que vous avez, acceptons de nous reconvertir.” Son message est clair et empreint d’optimisme : “La terre ne ment pas, mobilisons-nous, cherchons à être formés dans l’agriculture de manière pratique.” Il souligne que des formations gratuites sont d’ores et déjà disponibles au village agricole Graine de Bokoloboué.
L’agripreneur salue également la vision du Ministre des Finances et qui également en charge du portefeuille de la lutte contre la vie chère, Henri-Claude Oyima, qu’il considère comme un “businessman” et un “modèle” à l’image du succès de BGFI et qui aura sans doute un regard attentif dans ce secteur. Pour Yannick, la véritable lutte contre la vie chère ne passe pas par des mesures arbitraires comme la mercuriale, mais par la formation de producteurs, un rôle essentiel que la formation duale est appelée à jouer. Pendant que les jeunes se forment sur les sites écoles, le ministère de l’Agriculture œuvre à allouer des terres dans les Zones Agricoles à Forte Productivité (ZAP), ouvrant la porte à des partenariats internationaux qui apporteront un savoir-faire précieux.
Yannick Mvé n’est pas seulement un entrepreneur ; il est un visionnaire, un ambassadeur de l’agriculture gabonaise, et un fervent défenseur d’un avenir où la jeunesse gabonaise, armée de compétences pratiques, bâtira la prospérité de son pays.