En cause : l’absence manifeste de bulletins de vote de plusieurs candidats, un manquement que les concernés jugent symptomatique de l’impréparation du ministère de l’Intérieur en charge de l’organisation des élections couplées. Face aux appels à l’annulation du scrutin dans plusieurs centres, voire à la démission du ministre Hermann Immongault, ce dernier s’est défendu un peu plus tard en soirée après la fermeture des bureaux.
Hermann Immongault se dédouane et pointe l’« Illégalité »
Interrogé hier soir au journal de 20h de Gabon 1ère, Hermann Immongault s’est dédouané en déplaçant la responsabilité sur les victimes des irrégularités. Pour le ministre, les désordres étaient évitables si les règles de droit avaient été respectées : « Quel que soit l’injustice dont on peut être sujet, il faut saisir les juridictions », a-t-il martelé.
S’agissant des incidents, il les a imputés à des candidats non validés, les accusant d’avoir outrepassé la loi. Il a notamment cité le cas d’un “compatriote” qui, « s’estimant candidat, n’a pas vu ses bulletins de vote présents », mais dont la candidature « n’a pas été validée » par les instances légales.
« Il s’agit, s’il y a des recours introduits, d’introduire le recours, mais de ne pas agir de la manière la moins démocratique ou conventionnelle qui soit », a-t-il lancé, ciblant clairement les auteurs des saccages.
Essassa et Dienga : Le « Coup » aurait été rattrapé
Malgré la gravité des faits (urnes détruites et matériel vandalisé), Immongault a assuré que la situation avait été « rattrapée ». À Essassa, les dégâts auraient concerné l’élection législative, permettant au vote local de se poursuivre.
Le même scénario de justification a été déroulé pour Dienga : bien que le département de la Lombo-Bouenguidi ne soit pas cité dans les propos du ministre, ce dernier a affirmé que les troubles étaient orchestrés par un candidat « dont la candidature a été invalidée par le tribunal administratif ». Selon lui, il n’y avait « pas de raison de venir à nouveau demander que ses bulletins de vote soient présents. »
Face à cette position inflexible qui écarte toute remise en question de l’administration, le débat pourrait désormais se déplacer des bureaux de vote aux prétoires.