Nicaise Moulombi, Président Exécutif de Croissance Saine Environnement, a publiquement mis en garde contre un processus électoral qui semble avoir perdu « le sens même de ses missions », jetant une « ombre inquiétante sur la légitimité de nos futurs élus ».
Les témoignages et les observations relayés par Moulombi convergent vers un tableau préoccupant. Le scrutin a été caractérisé par des problèmes logistiques et des fichiers électoraux incomplets : des bureaux de vote auraient été dépourvus de matériel essentiel, et les listes électorales se seraient révélées lacunaires.
L’absence de transparence est pointée du doigt, avec des bulletins de candidats retrouvés dans des localités qui n’étaient pas les leurs.
Plus grave encore, la fraude massive et la transhumance ont été observées, notamment dans la région de Ndendé, citée pour une transhumance électorale record, avec des centaines de bus observés, des distributions d’argent et surtout, une mécanique de procuration qui aurait été « détournée en véritable levier de fraude généralisée », incluant des votes fictifs attribués à des personnes disdisparues.
La démocratie ne se réduit pas à un « maquillage électoral »
Face à ces défaillances, la colère et la défiance sont à leur comble parmi les électeurs gabonais, qui s’étaient pourtant massivement mobilisés pour plébisciter la victoire de Brice Clotaire Oligui Nguema à la présidentielle d’avril dernier.
« La démocratie gabonaise ne peut pas se réduire à une succession de maquillages électoraux. Elle ne peut pas survivre si l’on s’en contente de l’apparence sans en respecter l’essence : la libre expression du suffrage universel », a-t-il déclaré, soulignant que sans légitimité réelle, tout effort pour relever les défis économiques, sociaux et environnementaux du Gabon restera stérile. Il a rappelé que les électeurs espèrent que les choix qu’ils ont faits lors de ces élections contribueront à la consolidation d’une gouvernance efficace et à la mise en œuvre de réformes nécessaires.
L’appel à la retenue et l’option de l’annulation pour la paix sociale
Moulombi a lancé un appel solennel à tous les acteurs — militants, citoyens et observateurs — à faire preuve de responsabilité et de retenue, rejetant à la fois l’abandon de l’espoir et les violences. Il exhorte également les personnalités politiques ayant fait des déclarations incendiaires à la sérénité, leur demandant de se taire si leurs dénonciations sont réelles, afin de ne pas attiser les velléités.
L’urgence est désormais de restaurer la confiance électorale. Le Président Exécutif de Croissance Saine Environnement n’a pas hésité à soulever une issue radicale : « Si la sérénité et la consolidation de l’État de droit et la participation démocratique doit passer par l’annulation des scrutins du 27 septembre dernier, c’est au Chef de l’État d’agir et prendre les mesures qui s’imposent afin de préserver la paix sociale et la confiance du peuple dans les institutions. » Il a conclu sur une note d’espoir, affirmant que la démocratie gabonaise peut se relever grâce à la volonté du Président de la République et de tous les acteurs empreints de patriotisme, faisant de ces ratés le point de départ d’une refonte authentique.