Le dialogue comme priorité
L’entrevue a été l’occasion pour RSF de saluer les “progrès” observés dans la liberté de la presse depuis la transition, tout en soulignant les défis qui subsistent. L’un des points centraux abordés a été la nécessaire révision des aides publiques accordées aux médias. RSF a présenté son initiative, la Journalism Trust Initiative (JTI), comme une feuille de route pour garantir que les subventions soient transparentes et ne constituent pas un outil de contrôle. La proposition d’un régime fiscal réduit a également été mise sur la table, dans le but de renforcer la viabilité économique des médias.
Le président Oligui Nguema a écouté attentivement les recommandations, un geste qui, selon les observateurs, montre sa volonté de construire une relation constructive avec la presse. Cette rencontre s’inscrit dans un contexte où le gouvernement gabonais multiplie les signaux d’apaisement et de dialogue avec la société civile, y compris les acteurs des médias.
Un avenir pour une presse plus indépendante
Au-delà de cette rencontre au sommet, la délégation de RSF a eu un programme chargé. Elle a rencontré le ministre de la Communication, Paul-Marie Gondjout, et le ministre de la Justice, Séraphin Akure-Davain, ainsi que des journalistes et directeurs de médias de premier plan. Les discussions ont notamment porté sur la Haute Autorité de la Communication (HAC) et son indépendance, avec une insistance particulière sur la nécessité de réintégrer les journalistes dans le processus de nomination de ses membres.
Pour beaucoup, l’audience accordée par le chef de l’État marque le début d’une nouvelle ère pour la presse gabonaise, qui, après des années de tensions, pourrait enfin voir ses aspirations à plus de liberté et d’indépendance devenir réalité. Le dialogue est ouvert. Reste à voir si les promesses se transformeront en réformes concrètes.