Suite à sa politique d’endettement pour financer ses grands travaux l’État gabonais est spécifiquement mis en cause pour sa contribution à la baisse des réserves de change de la Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC), celles-ci étant tombées à quatre mois et demi de couverture des importations. Sa politique actuelle est considérée comme compromettant l’application du principe d’assurance collective du FMI, qui requiert le respect des critères de convergence (notamment en matière d’endettement) par les membres de la zone pour l’octroi de programmes.
Une non-conformité régionale avérée
La situation de non-respect des critères n’est cependant pas propre au Gabon. La réunion de la CEMAC, tenue à Malabo (Guinée équatoriale) début octobre 2025, a établi que pour l’année 2024, aucun pays de l’espace économique n’a respecté l’ensemble des quatre critères de convergence établis.
Ces critères incluent : le respect du solde budgétaire de référence supérieur à -1,5\% du PIB (déficit), un taux d’inflation inférieur ou égal à 3\%, un stock de la dette inférieur ou égal à 70\% du PIB et la non-accumulation d’arriérés de paiement.
Les derniers chiffres officiels de la CEMAC confirment que trois pays (Cameroun, République Centrafricaine et Guinée Équatoriale) respectent deux critères, tandis que le Gabon, le Congo et le Tchad n’en respectent qu’un seul.
Situation du Gabon face aux indicateurs
Les données pour le Gabon indiquent une conformité avec l’indicateur d’inflation, le taux s’établissant à 1,2\% en 2024. Toutefois, le pays n’est pas en conformité avec le critère d’endettement, son stock de la dette s’élevant à 72,8\% du PIB, ce qui est supérieur au plafond de 70\%.
Cette interdépendance monétaire est encadrée depuis 2016 par le Programme des réformes économiques et financières (Pref-Cemac), visant la stabilité du FCFA.
Le positionnement vis-à-vis du FMI
Le ciblage du Gabon par certains États membres lors de l’assemblée annuelle du FMI à Washington, malgré la non-conformité généralisée, interroge sur les facteurs institutionnels en jeu.
Cette focalisation pourrait être liée à la décision de Libreville de surseoir à son programme de financement du FMI, privilégiant un appui technique de l’institution de Bretton Woods. Par ailleurs, le FMI a émis des menaces d’interruption de programme de financement à l’encontre du Tchad et de la Centrafrique. Les données économiques détaillées pour 2025 et 2026 n’ayant pas encore été publiées par la CEMAC, les perspectives futures de la zone demeurent sujettes à l’évolution des politiques nationales.










