Monsieur ANTCHOUE, bonjour, est-ce que vous pouvez vous présenter ?
Jean-Pierre ANTCHOUE AYENOUE est un jeune homme de 36 ans, acteur associatif et politique engagé en faveur de la justice sociale, de l’égalité homme-femme, de la défense de la démocratie, et qui milite pour le renouvellement de la classe politique. Je suis juriste de formation, spécialisé en conformité bancaire.
Comment allez-vous ?
Merci pour la question. Je dois dire que je me porte bien. Je viens de terminer une pré-campagne assez importante, avec des déplacements dans certaines villes de France, des rencontres virtuelles avec des compatriotes en Italie, en Turquie, au Canada. Avec ma suppléante Aline-Ursula MBOUMBA DJENNO, nous avons également assisté à des événements formateurs tels que la Fabrique de la Diplomatie organisée par le Ministère des Affaires Étrangères Français ou encore la Convention sur l’Intégrité et la Probité organisée conjointement avec les Jeunes du PASTEF France.
Dans le cadre de cette campagne où vous êtes investi par le Front Démocratique Socialiste comme candidat pour les législatives de la Diaspora, quel projet portez-vous ?
Je porte un projet construit autour de trois axes : renforcer la proximité entre la diaspora, les acteurs associatifs et les représentants institutionnels, valoriser nos compétences et notre expérience, et construire un retour progressif pour bâtir, développer et servir notre pays.
Que prévoyez-vous concrètement, notamment pour les acteurs associatifs ou les étudiants ?
Concernant les associations, j’entends professionnaliser et valoriser le rôle des associations gabonaises à l’étranger. Je propose notamment :
• La mise en place d’un statut officiel pour les associations reconnues comme actrices clés du lien social et culturel avec le Gabon ;
• L’organisation régulière de forums de concertation et de coordination entre les associations.
L’objectif est de faire des associations de véritables relais d’influence et de mobilisation citoyenne au service de la diaspora.
Pour les étudiants, la question est préoccupante. Ils sont nombreux à être victimes d’une gestion passable des bourses. Il faut dans un premier temps annualiser le paiement des bourses auprès des organismes de paiement. Payer les bourses à ces organismes en début d’année leur permettrait d’assurer le paiement mensuel régulier. L’État pourrait emprunter auprès des bailleurs de fonds ou des marchés financiers des pays d’accueil directement. Ensuite, il faut leur proposer un meilleur accueil. En lien avec les associations, il faut mettre en place des journées d’intégration partout dans les grandes villes de la diaspora.
Quelle est votre vision ?
Je porte une vision claire, pragmatique et résolument tournée vers l’avenir. Mon ambition est claire : construire une nouvelle génération de femmes et d’hommes engagés pour notre pays. Il nous faut incarner une alternance crédible aux propositions du passé et faire des propositions concrètes pour notre diaspora, afin de répondre aux défis qu’elle rencontre.
Mais quel sera votre rôle avec les représentants diplomatiques et consulaires ?
Il faudra instaurer un dialogue permanent et renforcé. Mon expérience en tant que Secrétaire Général du CGF m’a appris que nos diplomates sont à l’écoute, mais doivent avoir les moyens d’agir. Concrètement, je propose de rationaliser les dépenses, de faire entrer les acteurs associatifs dans les consulats en les associant systématiquement aux décisions et d’enclencher tous ensemble un mouvement de proximité avec les compatriotes par le biais des consulats mobiles.
Il nous faut restaurer une confiance tripartite afin de resserrer les liens de notre communauté à l’étranger. Cette confiance sera, à n’en point douter, un moteur de solidarité et d’engagement supplémentaire des uns envers les autres.
Êtes-vous conscient des problématiques d’OQTF ?
Oui, c’est un sujet que je connais bien. D’abord parce que je regarde les informations et je vois le monde se replier sur lui-même. Ensuite, parce que c’est une question que nous avons traitée au sein du Conseil des Gabonais de France, et qui doit se poursuivre. Mais là encore, ne vendons pas de rêves. Il nous faut dire la vérité à nos compatriotes. Député de la diaspora, je ne pourrai pas changer les choses de manière radicale.
Je propose de renforcer les acteurs institutionnels que sont les consulats et les associations parce qu’ils sont les premiers remparts de nos compatriotes en difficulté. De dynamiser le rôle des compatriotes et des organisations communautaires spécialistes en la matière, afin d’apporter une aide juridique systématique. Ensuite, en tant qu’ambassadeur de notre communauté, je vais engager des discussions franches avec les autorités nationales des pays d’accueil afin de poser le sujet du respect des accords bilatéraux. C’est indéniable, il faut que le Gabon se fasse respecter. Auquel cas, nous demanderons une réciprocité de traitement.
Les étudiants boursiers font face à un énième retard dans le paiement de leurs bourses, que pouvez-vous leur dire ?
Je voudrais d’abord leur adresser tous mes encouragements. C’est une situation difficile qui les place dans une situation inacceptable. Il faut le dire, les choses doivent changer. De manière concrète, nous proposons l’annualisation du paiement de la bourse. Nous devons, dans le cadre de la Loi de finances 2026, proposer une loi de finances rectificative afin d’inscrire cette mesure. Auquel cas, dès la rentrée prochaine, il faudra faire adopter une provision budgétaire qui sera allouée au paiement de celles-ci. Si les recettes financières sont décalées, il faudra réfléchir à un mécanisme d’intervention financière, via un prêt, afin que les prestataires de paiement puissent l’exécuter de manière régulière.
Mieux assurer le paiement dans un premier temps, puis, ouvrir un chantier de réflexion sur le sujet afin de poser toutes les données et d’orienter de manière plus intelligente sa gestion.
Avez-vous un mot de fin ?
Je voudrais d’abord vous remercier pour l’opportunité que vous me donnez. Je suis conscient que face aux nombreux défis auxquels font face les Gabonais de l’extérieur, cette élection appelle une attention particulière de nos compatriotes. Je propose un projet cohérent, fondé sur l’écoute, l’engagement et l’action, pour transformer les attentes de la diaspora en leviers concrets de développement et de représentation. J’incarne une candidature crédible, celle d’un homme respectueux, disponible et engagé à servir notre communauté et sa diaspora de manière désintéressée.
LE 27 septembre, j’invite mes compatriotes à faire le choix de la crédibilité, à choisir de construire avec moi, une alternative aux échecs du passé.