Plusieurs leaders de partis politiques, tels que John Wilfried Sega du FPR, Jacques Roungou du PPU, Joël Mourambou de l’UFN, Marguerite Okome Obame du CDJ, Jean Romain Fanguinoveny du PPG, ainsi que des personnalités comme Marlène Essola Efoutame et Nicole Asselé, se sont succédé à la tribune pour inciter les Gabonais à voter « NON ».
Alors qu’il semble évident que le président de la Transition, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema, sera candidat à la prochaine présidentielle, Alain-Claude Bilie-By-Nze a rappelé à celui-ci la promesse faite lors de sa prestation de serment, le 4 septembre 2023, de remettre le pouvoir aux civils. « Un militaire ne ment pas », a-t-il déclaré. Revenant sur les motifs du coup d’État, l’ancien chef de l’administration gabonaise estime que la prise de pouvoir par les militaires n’avait pas pour but d’assurer l’alternance, mais d’empêcher Albert Ondo Ossa, « le véritable vainqueur de l’élection présidentielle », d’accéder à la magistrature suprême.
Celui qui appelle à la mise en place d’une Commission vérité-réconciliation pour faire la lumière sur les violences post-électorales de 2016, s’étonne que les militaires aient inclus une loi d’amnistie en faveur des auteurs du coup d’État du 30 août 2023 dans le projet de constitution, sans que l’on connaisse les auteurs et les crimes commis. « Si vous saviez ce que les militaires ont fait dans la nuit du 30 au 31 août 2023, vous ne voteriez pas pour cette constitution qui leur accorde l’amnistie », a-t-il affirmé.
Alain-Claude Bilie-By-Nze a également critiqué l’expression « porté par l’esprit du 30 août » inscrite dans le projet de constitution, rappelant aux dirigeants de la Transition que « le Gabon n’est pas né le 30 août 2023 » et ajoutant : « On ne peut pas effacer Léon Mba, Omar Bongo comme ça. »
« Qu’ils viennent et qu’on s’explique lors d’un débat télévisé pour exposer aux Gabonais et Gabonaises le contenu de ce projet de constitution », a déclaré le nouveau chef de file de l’opposition, en appelant le président de la Transition, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema, à un débat télévisé. L’ancien Premier ministre a ajouté : « Si le chef ne peut pas venir, qu’il envoie son Premier ministre, et si ce dernier n’est pas disponible, qu’il envoie Alexandre Barro Chambrier. Ce sont les personnes avec lesquelles je peux débattre. Il ne faut pas mentir aux Gabonais, ce qu’ils font en appelant au vote du “Oui” sans dire clairement ce que cela cache. » Le locataire du palais Rénovation répondra-t-il à son invitation ?
En attendant, la plateforme Ensemble pour le Gabon résume en six points les raisons de voter « NON » lors du scrutin du 16 novembre prochain : le mandat présidentiel de 7 ans, l’amnistie des auteurs du coup d’État sans connaître les crimes commis ni les auteurs, un président aux pouvoirs de monarque, la menace d’une dictature, l’exclusion des personnes handicapées, des Gabonais de la diaspora, des binationaux, des jeunes de moins de 35 ans et des personnes de plus de 70 ans, ainsi que l’affaiblissement des députés et des sénateurs.