Le courrier de démission, adressé au secrétaire exécutif de leur aile du parti, révèle un profond désarroi et une perte de confiance significative de la part de ces figures de proue. Ils dénoncent une dérive des valeurs fondamentales qui avaient initialement motivé leur engagement au sein de Réagir, mettant en lumière des irrégularités majeures survenues lors du congrès de mars 2025.
Au cœur de leurs griefs figure une “violation délibérée” des statuts du parti, orchestrée selon eux par un groupe restreint privilégiant des intérêts personnels au détriment de l’unité et des objectifs collectifs. Les cadres démissionnaires pointent du doigt des modifications statutaires contestées et l’exclusion de membres ayant droit de vote lors du processus de renouvellement du bureau directeur. Ils critiquent également le non-respect des procédures démocratiques pour l’adoption des résolutions lors de ce congrès.
Au-delà de ces dysfonctionnements statutaires, les démissionnaires expriment leur inquiétude face à une “gestion opaque” des ressources du parti, tant humaines que financières. Ils décrivent un climat interne délétère, marqué par une “guerre des clans” et une logique d’exclusion qu’ils jugent incompatible avec les principes fondateurs de Réagir et avec leur vision pour l’avenir du Gabon.
Cette hémorragie de cadres, dont les profils variés témoignent d’un malaise transversal au sein de la branche de François Ndong Obiang, soulève de sérieuses interrogations sur la stabilité et la cohésion du parti. Ces départs interviennent à un moment délicat, alors que Réagir est déjà fragilisé par une lutte de leadership interne et par une procédure judiciaire intentée par une faction rivale.
Si la décision de justice rendue ce jeudi 8 mai a finalement conforté la position de François Ndong Obiang en invoquant son immunité parlementaire, elle ne saurait occulter l’onde de choc provoquée par ces démissions. La perte de quinze cadres influents pourrait affaiblir considérablement la structure et l’influence de cette branche du parti.
Les quinze cadres démissionnaires sont :
- IVALA PISSAME Claude (chef d’entreprise)
- NGOUNGOU Anicet (cadre juriste)
- MBA ONDO Claude Billy (cadre juriste)
- MENGUE M’OBIANG Louis-Guy (cadre juriste)
- ONDO ESSIMA Thomas Régis (cadre juriste)
- NYAMBI NYAMBI Sylvain Joël Mark (comptable)
- OBOUNOU Érie (enseignant des Lycées et collèges)
- ABESSSOLE BITEGHE Edgard (entrepreneur)
- OBAME AKOUE AKOUE Jovani Marion (étudiant)
- PEMBA PEMBA Ariane Michelle Loriane (étudiante)
- MIHINDOU BHONGO Elvis Dieudonné (cadre juriste)
- OMBANA KOWE Jeanne Kelly (cadre santé)
- ESSIMA MBENG ONDO Jonas (électricien)
- BOUNA BOUNA Jean-Jacques Firmin (entrepreneur)
- ABESSOLO OBAME OYE Cyrille (Juriste et analyste financier)