Un séminaire gouvernemental se déroule les 10 et 11 août 2025, sous la direction du secrétaire général du gouvernement, Abdu Razzaq Guy Kambogo. Son objectif officiel est “l’évaluation des 100 premiers jours de l’action publique et l’accélération du Plan d’action gouvernemental 2025-2032.”
Présenté comme un “rendez-vous stratégique pour renforcer l’efficacité de l’action de l’État”, ce rassemblement suscite de vives interrogations. En effet, il relance le débat sur la pertinence et l’efficacité de ces séminaires, souvent perçus comme de simples opérations de communication sans impact réel sur le quotidien des Gabonais.
La principale critique formulée est celle du juge et partie. Le gouvernement se positionne comme l’exécutant de l’action publique tout en s’auto-évaluant, sans faire appel à des structures d’audit indépendantes. L’absence d’organismes de contrôle, comme un bureau d’évaluation local, un cabinet d’audit de la CEMAC ou de la CEEAC, ou même un organisme indépendant africain, est pointée du doigt. Sinon, comment pouvons-nous objectivement être exécutants et nos propres évaluateurs ?
Renforcer le contrôle et la transparence
Ne serait-il pas plus objectif et efficace que le Parlement joue pleinement son rôle de contre-pouvoir et de contrôle de l’action du gouvernement ? Le gouvernement ne devrait pas oublier les rapports de la Cour des comptes et de la commission en charge de la lutte contre l’enrichissement illicite. À défaut, il serait peut-être souhaitable de limiter le nombre de ces rencontres à deux par an : un en début d’année pour fixer les objectifs et un autre en fin d’année pour dresser un bilan.
Ce nouveau séminaire, organisé au même format que ceux qui étaient menés sous le précédent régime, risque d’alimenter la défiance envers une action gouvernementale perçue comme se focalisant davantage sur des auto-célébrations que sur des évaluations transparentes et rigoureuses. La question demeure : ce rassemblement sera-t-il l’occasion d’une véritable remise en question, ou ne sera-t-il qu’un énième exercice d’autosatisfaction ?