Lors de la conférence de presse conjointe tenue hier au Palais Rénovation, Emmanuel Macron a déclaré prendre le Gabon en exemple, saluant la manière dont le général Oligui Nguema, arrivé au pouvoir à la suite du coup d’État du 30 août 2023, gère la période post-renversement d’Ali Bongo Ondimba.
Le revers de la médaille : la critique virulente de l’opposition
Cette validation par le chef de l’État français est perçue par l’opposition comme une illustration criante de la politique de deux poids, deux mesures de Paris en Afrique.
Roy Ondo, coordonnateur d’Ensemble pour le Gabon diaspora – formation politique majeure et principal opposant au régime – a réagi avec une rare virulence à la visite présidentielle. Il a ciblé l’incohérence entre les prises de position françaises en Afrique de l’Ouest et sa politique au Gabon.
« Où est la cohérence d’une France qui dénonce les putschs ailleurs en Afrique (Mali, Niger) tout en les légitimant ici, tant qu’ils servent ses intérêts ? » a-t-il interrogé.
« Un néocolonialisme vorace »
Pour Roy Ondo, la venue d’Emmanuel Macron n’est pas un geste de « renouveau » ou un dialogue d’« égal à égal », mais plutôt la perpétuation d’anciennes pratiques :
« La visite d’État d’Emmanuel Macron au Gabon, les 23 et 24 novembre 2025, n’est pas un simple geste diplomatique : elle incarne l’hypocrisie persistante d’une Françafrique qui se pare de mots comme “renouveau” et “égal à égal” pour masquer la continuité d’un néocolonialisme vorace. »
Ces propos mettent en lumière la ligne de fracture qui sépare le Quai d’Orsay de l’oppositiongabonaise. Si Paris cherche visiblement à maintenir des liens étroits avec Libreville et à reconnaître les spécificités de la transition gabonaise, l’opposition y voit la confirmation que les intérêts français priment sur la défense des principes démocratiques, créant une vague de scepticisme quant à la sincérité du discours de « nouveau partenariat » prôné par la France en Afrique.










