Face à cette pression politique et médiatique, le vice-président de la République, Séraphin Moundounga, est intervenu depuis Tchibanga pour délivrer un soutien sans équivoque à l’administration électorale.
L’intervention de Moundounga, survenue juste après une réunion de crise convoquée par le président de la République Brice Clotaire Oligui Nguema, est-elle un acte de sauvetage politique. Viserait-elle à dévier l’attention des graves dysfonctionnements qui ont émaillé le processus électoral ?
Une défense face aux dysfonctionnements multiples ?
La gestion d’Immongault est sous le feu des critiques depuis des mois. Le dépôt des candidatures pour les législatives et les locales avait déjà été marqué par de multiples réclamations et des rejets controversés de dossiers. Le jour du scrutin lui-même a amplifié la colère. On a relevé l’absence de bulletins de vote dans certains bureaux, l’utilisation de matériel électoral obsolète à l’image des isoloirs dégradés, des signalements de bureaux de vote saccagés, et des soupçons de fraude généralisés.
Face à ce tableau sombre, Moundounga chercherait-il à minimiser l’impact de ces incidents ? Il a martelé que le scrutin, malgré tout, s’était tenu « dans la transparence et le calme dans 98 % des circonscriptions », et a affiché un taux de participation de 53 %. Un chiffre qui, selon le Vice-Président, invalide l’idée d’un échec total du processus dont Immongault est le garant. Il a d’ailleurs salué le « professionnalisme » des forces de défense et de sécurité, dont le ministre de l’Intérieur a la charge, pour leur rôle dans la pacification du vote.
Le parapluie judiciaire contre l’agitation ?
Moundounga a clairement fait comprendre que l’État ne tolérera pas que les critiques contre le Ministre de l’Intérieur se transforment en chaos. Il a renvoyé les plaignants à leur unique recours légal : les « juridictions compétentes ».
Le Vice-Président a cherché à dépolitiser la crise en citant deux exemples marquants qui prouvent la bonne foi de l’État : la reprise annoncée du scrutin dans sa localité de Moabi et la défaite « démocratiquement » du candidat du parti présidentiel à Ngouoni.
Enfin, Moundounga a adopté un ton sévère en fustigeant « l’intolérable » attitude de certains leaders, visant particulièrement Raymond Ndong Sima, sans le citer « un ancien Premier ministre » pour « incitation à la violence ». Il a prévenu que les auteurs de saccages de matériel « répondront de leurs actes devant la justice » — deux affaires étant déjà « sous-main de justice ».










