À Libreville, le 6e arrondissement nous offre un spectacle surréaliste : une jeune candidate aux municipales, munie d’une bonne dose de larmes et de caprices. Pour réintégrer la liste des candidats retenus, elle n’a pas hésité à s’agenouiller – au sens figuré et presque au sens propre – devant les autorités du ministère de l’Intérieur. Imaginez la scène : pas une brillante thèse à défendre, ni un projet politique en béton, mais des sanglots dignes d’une petite fille vexée d’avoir perdu son goûter.
Fini donc le temps des doctorants, ces intellectuels affûtés capables de débattre et d’argumenter. Place aux « maternelles de la politique », où la diplomatie se mesure aux cris, où la maturité se jauge aux sanglots. La candidate, incarnation parfaite de cette nouvelle génération politique made in Gabon, nous rappelle que parfois, il vaut mieux savoir pleurer que convaincre.
Ses accusations de complot ? Un exercice habituel qui, quand on n’a plus d’arguments solides, remplace avantageusement le programme. L’affaire pose une question troublante : si la politique devient un terrain de jeu pour les pleurnichards, à quand le coin « colère » pour les plus coriaces ? Bref, bienvenue dans une politique où, visiblement, les colères enfantines ont plus de poids que les curriculum vitae (expérience).
Cette scène, digne d’une cour de récréation gouvernementale, fait réfléchir sur l’évolution du débat démocratique au Gabon. Nourrir la politique de ressentiment plutôt que d’idées, voilà la tendance. Et pendant ce temps, on s’étonne que la confiance dans nos institutions vacille… Mais chut, ne réveillez pas ces politiciens en culottes courtes : ils pourraient bien éclater en sanglots.