L’ombre de l’abstention plane sur les urnes
Le scrutin a été marqué par un désintérêt électoral frappant. Si les bureaux ont ouvert à l’heure, l’affluence s’est vite effondrée. Un indicateur particulièrement éloquent : la quasi-disparition des procurations, un phénomène qui, contrairement aux scrutins précédents, illustre le désengagement du corps électoral.
En fin de journée, l’ampleur du désaveu était clair : le taux de participation a péniblement atteint 34,41% pour les législatives et seulement 32,07% pour les locales. À Ntoum, plus de deux tiers des inscrits (près de 68% pour les locales) ont choisi de ne pas se déplacer, une tendance lourde qui pose question sur la légitimité démocratique des élus.
Législatives : Camélia Ntoutoume Leclercq rate le K.O.
Pour le siège de député, sur 16 933 électeurs potentiels, seuls 5 826 ont voté. Dans ce contexte, la performance de Camélia Ntoutoume Leclercq est remarquable. Elle s’impose largement en tête avec 2 602 voix, soit 47,26% des suffrages exprimés. Un score qui la consacre favorite incontestable, mais qui manque l’objectif d’une victoire par K.O. au premier tour.
Ntoutoume Leclercq est donc contrainte à un duel. Elle affrontera Elfox Loyola Mbina de l’Union pour la République (UPR), qui a créé la surprise en se qualifiant avec 941 voix, soit 17,09\ \%. Le second tour s’annonce comme un test décisif pour la capacité du PDG à remobiliser son électorat.
Locales : le triomphe du PDG
L’élection locale a, elle, permis au PDG de s’assurer une victoire sans appel. Malgré une abstention encore plus élevée, la liste du parti a décroché la première place avec 1 800 voix (35,29%).
Le reste de l’opposition se partage les miettes : l’Union Démocratique des Bâtisseurs (UDB) arrive deuxième (1 346 voix, 26,39%), suivie par l’UPR (881 voix, 17,27%), et l’Union Nationale (UN) (599 voix, 11,74%).
En résumé, si le PDG célèbre une victoire incontestable dans les urnes locales, le passage forcé de Camélia Ntoutoume Leclercq au second tour législatif, sur fond de participation historiquement basse, rappelle que le vrai défi du parti n’est plus l’opposition, mais bien l’indifférence de l’électorat.