Réunis au sein de la Task Force des candidats, ces acteurs politiques ont publié un communiqué explosif le 28 septembre, dénonçant un processus électoral entaché de « graves irrégularités » et réclamant l’annulation immédiate et totale du scrutin.
Selon la Task Force, la première alerte est venue du taux d’abstention particulièrement élevé au sein de la diaspora, un « signal clair » traduisant la défiance des citoyens envers la transparence et l’équité du processus.
Irrégularités de fond : L’affaire des procurations
Le cœur de la contestation repose sur des modifications de règles jugées anticonstitutionnelles et contraires au Code électoral. La Task Force met en cause la Commission Consulaire Électorale de Paris pour avoir, en plein scrutin, autorisé le recours à des procurations manuscrites sur simple présentation de copies de pièces d’identité et de cartes d’électeur.
Cette décision, communiquée tardivement à 17h30, est perçue comme un manquement grave à l’article 148 du Code électoral, qui stipule que les formulaires officiels sont fournis exclusivement par le ministère de l’Intérieur. Les candidats s’alarment du fait que le Directeur de Campagne du candidat de l’Union des bâtisseurs (UDB) ait demandé à ses militants, en début d’après-midi, de préparer de telles procurations, soulevant des soupçons de manipulation.
Les plaignants dénoncent également le non-respect de la règle d’un seul mandat par mandataire (article 147), y voyant une « entorse grave à l’égalité des citoyens devant le vote » et une remise en cause de la sincérité des résultats.
Chaos et dérives sur le terrain
Au-delà des questions de droit, la Task Force signale un ensemble d’irrégularités de forme dans l’organisation matérielle du vote, au Gabon comme à l’étranger :
La fermeture du centre de vote de Londres a privé les compatriotes des Royaume-Uni de leur droit de vote, ce qui est considéré comme une violation de la loi fondamentale. Des allégations font état de la détention multiple de cartes électorales par certains candidats, facilitée par l’usage abusif de moyens de l’État, notamment au profit de l’UDB via les photocopieurs de l’ambassade.
Des incidents sont également relevés : la présence de 27 bulletins au lieu de 26 en Turquie, le saccage d’un bureau de vote à Rennes, l’usage irrégulier de procurations transmises par messagerie instantanée (WhatsApp), ainsi que l’intervention de représentants de l’UDB appelant publiquement à voter pour leur candidat au sein de l’ambassade en France.
Les candidats s’inquiètent enfin des dérives lors du dépouillement, mentionnant des procès-verbaux écrits au crayon à Mounana et des suffrages dépouillés « dans l’obscurité » dans certains bureaux.
Un retour aux pratiques du système déchu
Pour les signataires, ces pratiques traduisent une « volonté manifeste de manipuler la volonté populaire » et s’inscrivent à rebours des idéaux démocratiques. Ils estiment que le déroulement de ce scrutin rappelle les « pratiques observées antirépublicaines héritées du système déchu » du Parti Démocratique Gabonais (PDG), contre lesquelles s’est engagé le Coup de libération du 30 août 2025.
Alors que ces élections devaient marquer la transition vers la Cinquième République, la Task Force juge que leur déroulement n’honore pas le Gabon et envoie un message de méfiance.
En conséquence, la Task Force conteste dans sa globalité la légalité et la légitimité du scrutin et exige l’annulation immédiate de tout le processus électoral actuel, frappé de nullité par ses vices de fond et de forme. Ils appellent les institutions de la République gabonaise à garantir le respect strict de la Constitution et du Code électoral pour préserver l’intégrité du processus démocratique.
Les signataires de la Task Force des candidats aux législatives du deuxième siège de la diaspora gabonaise :
Alice Vincent ADIBET (Candidate indépendante), Jean-Pierre ANTCHOUE AYENOUE (Candidat FDS), Aline-MBOUMBA-DJENNO (Candidate suppléante FDS), Hughes AWANHET (Candidat indépendant), Émeline Lina NSAH (Candidate suppléante), Josiane Marina EKOME MINTO’O (Candidate indépendante), Loyd IMOUNGA YABINA (Candidat indépendant), Phernel OSSIBATO LINZONDO (Candidat indépendant), Ashley EFOUTAME (Candidate suppléante indépendante), Vincent MAYELA NKOGHE (Candidat indépendant), Valéry MBA (Candidat indépendant), Ingrid Fanny MIBEMA (Candidate indépendante), Marco LEPANDA (Candidat indépendant), Hugo MICKWEIKY (Candidat titulaire indépendant), Sandrine ADIZA JEAN (Candidate suppléante indépendante), Yvon MOUTSINGA (Candidat indépendant), Peggy NAH NDONG (Candidate indépendante), Olivia NONDO (Candidate suppléante indépendante), Sylvain OBAME (Candidat indépendant), Trésor Franky ONDO BEKALET (Candidat indépendant), Marcel OGOULINGUENDE (Candidat indépendant), Tessy NDOMBA (Candidat indépendant).










