Le récit des faits, relayé avec une précision glaçante par nos confrères de Gabon 1ère, nous plonge dans l’horreur de la banalité du mal. Comment des voisins, des visages familiers du quartier, ont-ils pu observer un enfant jouer au ballon, guetter le moment où sa mère l’enverrait faire une course, pour ensuite le ligoter et le sacrifier comme un « poulet de chair », selon les mots déchirants de sa famille ?
Cette tragédie soulève deux urgences nationales.
La première est celle de la Justice. Les suspects sont aujourd’hui derrière les barreaux du commissariat de Nzeng-Ayong, mais l’opinion publique attend plus que des arrestations. Elle attend que la chaîne de responsabilité soit remontée jusqu’au dernier maillon. Si des commanditaires existent, s’ils ont mis un prix sur la tête d’un adolescent, ils doivent répondre de cette barbarie avec une sévérité exemplaire. La promesse du Chef de l’État, Brice Clotaire Oligui Nguema, d’une justice « sans pitié », est ici mise à l’épreuve des faits.
La seconde urgence est celle de la Sécurité. Lorsque la politique s’invite dans le deuil, comme le fait Alain-Claude Bilie-By-Nze en pointant les failles sécuritaires sous la Transition, elle pose une question légitime : comment protéger nos quartiers ? La peur ne doit pas devenir le quotidien des parents dès qu’un enfant franchit le seuil de la porte.
Cameron n’est plus, mais son nom doit désormais servir de cri de ralliement. Pour que plus jamais l’innocence ne soit vendue aux enchères, pour que la rue ne soit plus un terrain de chasse, et pour que le Gabon redevienne ce sanctuaire où l’on élève des enfants, et non des proies.










