La nouvelle mesure proposée par Zeinaba Gninga Chaning est en totale contradiction avec la Loi n° 005/2025, promulguée en mars 2025. Cette loi, issue du Dialogue National Inclusif, visait à promouvoir la préférence nationale tout en réglementant les activités commerciales des étrangers. Selon ce texte, le commerce est libre pour les Gabonais, tandis que les expatriés doivent obtenir une autorisation spéciale pour exercer des métiers spécifiques définis par décret.
Ce décret d’application, essentiel à la mise en œuvre de la loi, n’a jamais été publié. Plutôt que de proposer sa finalisation, la ministre a opté pour une mesure radicale, créant un précédent fâcheux.
Le gouvernement aurait pu éviter cette polémique et la crise diplomatique qui couve avec le Bénin, dont les commerçantes exerçant au Gabon sont pointées du doigt.
La question se pose alors : la ministre du Commerce a-t-elle pris le temps de s’informer sur les travaux de son prédécesseur, Marie Paulette Parfaite Amouyeme Ollame ? De même, le secrétaire général du gouvernement, Abdu Razzaq Guy Kambogo, dont le rôle est d’assurer la cohérence des propositions ministérielles, n’a-t-il pas vu la contradiction ?
L’immobilisme du gouvernement depuis la promulgation de la loi en mars, marqué par l’absence de décret d’application, interroge.
À moins d’un mois des élections législatives et locales, le choix de cette nouvelle mesure est-il une tentative de surfer sur la vague de l’indignation populaire ? Cette indignation a été alimentée par une vidéo de deux activistes sur la toile, dénonçant l’attribution de places au marché municipal de Lambaréné à des commerçantes étrangères, principalement béninoises.