Douze prévenus étaient poursuivis dans cette affaire de vaste réseau de détournements de fonds publics et d’infractions économiques. La complexité du dossier avait nécessité la prolongation des audiences, initialement prévues pour s’achever plus tôt.
Contumace et lourde réclusion
Dès l’ouverture du procès le 10 novembre, Sylvia Bongo Ondimba et son fils, Noureddin Bongo Valentin, absents, avaient été condamnés par contumace à 20 ans de réclusion criminelle ainsi qu’à de fortes amendes, soulignant la gravité des accusations pesant sur le cœur de l’ancien pouvoir.
Parmi les personnes présentes lors du jugement, plusieurs anciens hauts fonctionnaires et collaborateurs ont été frappés par des sanctions sévères : Jessye Ella Ekogha a écopé de 10 ans de réclusion criminelle, dont 7 avec sursis, assortis d’une amende de 25 millions de FCFA. Oceni Ossa Mohamed, Ali Abdul Saliou, et Ian Ngoulou ont chacun été condamnés à 15 ans de prison, dont 5 avec sursis, et à une amende de 10 millions de FCFA. Kim Oun s’est vu infliger 5 ans de prison (dont 2 avec sursis) et une amende de 50 millions de FCFA. Des peines de prison ferme et avec sursis ont également été prononcées contre d’autres prévenus, notamment Jordan Camuset, Otha Ndoumba Gabin, Yolande Gisèle Mombo et Cyriaque Mvourandjami, avec des amendes allant jusqu’à 25 millions de FCFA.
Des milliards en réparations civiles
Au-delà de l’aspect pénal, la Cour a mis l’accent sur la réparation du préjudice subi par l’État gabonais, chiffré à plusieurs milliards de francs CFA. Les principaux montants réclamés sont : Oceni Ossa Mohamed : 6,4 milliards de FCFA ; Ali Abdul Saliou : 6 milliards de FCFA ; Ian Ngoulou : 1 milliard de FCFA. La Cour a par ailleurs ordonné la confiscation de biens jugés acquis illégalement et appartenant aux frères Oceni, à Jessye Ella Ekogha et à Ian Ngoulou.
À noter, un unique acquittement a été prononcé : Steeve Ndegho Dieko a été reconnu non coupable, entraînant sa relaxe immédiate, la levée de sa résidence surveillée et le dégel de ses comptes bancaires.
Reste maintenant à savoir si ce procès spectaculaire suffira à mettre définitivement fin à la mauvaise gouvernance systémique.










