Le discours d’Onanga Y’Obeghe, au nom du “Distingué camarade Président”, Ali Bongo, intervient après une tentative de réconciliation infructueuse entre les deux factions du parti. C’est en tant que secrétaire général du PDG, au nom d’Ali Bongo, qu’il a pris la parole pour fustiger le déroulement de la transition politique, qualifiée de “mise en scène électorale”.
Une transition démocratique en trompe-l’œil
Dans une déclaration cinglante, Onanga Y’Obeghe a pointé du doigt les dysfonctionnements de la Commission Nationale d’Organisation des Élections et de la Consultation Électorale (CNOCER). Il a dénoncé son “amateurisme”, avec des dossiers perdus ou rejetés, et des délais fluctuants qui “révèlent une stratégie de verrouillage”.
Plus loin, Onanga Y’Obeghe a dressé un bilan sans concession de l’action du régime en place. Il a dénoncé une absence de cap politique, une économie en berne avec une dette publique dépassant les 70 % du PIB, et l’effondrement des services publics. Il a également évoqué des atteintes aux libertés fondamentales, citant l’enlèvement et la torture d’un militant ainsi que l’intimidation de journalistes. Pour lui, la “démocratie recule” et le pouvoir “confond autorité et autoritarisme”.
Un désaveu cinglant pour la faction “usurpatrice”
Le point culminant du discours a été l’attaque frontale contre l’alliance entre le président Oligui Nguema, le président-fondateur de l’Union Démocratique des Bâtisseurs (UDB), et la faction rivale du PDG.
Onanga Y’Obeghe a qualifié cette collaboration d'”alliance contre-nature” et de “trahison la plus flagrante des promesses initiales de la transition”.
Onanga Y’Obeghe a rappelé qu’Oligui Nguema avait légitimé sa prise de pouvoir en désignant le PDG comme “bouc émissaire”, pour ensuite s’allier avec certains de ses membres. Cette situation a conduit à une “dispute de chiffonniers” sur la paternité politique du président, entre son propre parti (l’UDB) et la faction dissidente du PDG.
Selon Onanga Y’Obeghe, le président Oligui Nguema aurait mis fin à ce spectacle le 17 septembre en déclarant : “Je n’ai qu’un seul enfant : l’Union Démocratique des Bâtisseurs.” Une déclaration interprétée comme un “désaveu cinglant” et une “humiliation” pour les “usurpateurs” du PDG, dont la stratégie de rapprochement a échoué.
Un appel à la “discipline stratégique” pour la survie du parti
Face à ce qu’il a qualifié de “situation périlleuse”, le dirigeant a lancé un appel à la mobilisation. Il a expliqué que le président Ali Bongo avait choisi de ne pas présenter de candidats concurrents à ceux de la faction rivale afin d’éviter une “disqualification massive” du parti, citant l’exemple d’un autre parti politique.
En conclusion, Ali Akbar Onanga Y’Obeghe a appelé les militants à voter en faveur des candidats du PDG, non pas pour “cautionner” l’usurpation, mais pour “sauver le parti” et maintenir sa présence dans les institutions. Il a présenté ce vote comme un “acte de résistance démocratique” pour permettre au PDG de se réorganiser après les élections et de retrouver son “dirigeant légitime”, Ali Bongo, “par la voie amiable si possible, par la voie judiciaire si nécessaire”.