Alors que la transition, marquée par le dialogue national, le référendum et l’élection du président de la République, semblait amorcer un processus de correction des erreurs passées, le scrutin législatif et local est perçu par Raymond Ndong Sima comme le « premier vrai test qui clôt la transition » et qui malheureusement « nous ramène à la case départ. »
L’ancien chef du gouvernement dénonce une série d’irrégularités qui, selon lui, rappellent les errements d’avant le 30 août 2023. Il pointe du doigt la composition des bureaux de vote, affirmant qu’elle est « essentiellement entre les mains du parti du Président de la République », et critique une « gestion spéciale des procurations ». Il rapporte également des protestations qui monteraient « bruyamment » du nord au sud, d’est en ouest.
Un autre point de friction majeur soulevé par Raymond Ndong Sima concerne l’accès des partis d’opposition au processus de supervision du vote. Il affirme que « des partis engagés dans ces élections n’obtiennent pas un seul scrutateur dans la quasi-totalité des bureaux de vote. »
L’ancien Premier ministre dénonce en outre le phénomène des « transhumants » : « des bus entiers d’électeurs-mercenaires » qui se seraient « dévers[és] sur des sièges où ils n’ont aucune attache familiale, aucun intérêt économique, pour y forcer le résultat des urnes et imposer aux populations locales des élus qui ne les représentent pas ».
Enfin, la question de la sincérité des listes électorales est de nouveau soulevée. Raymond Ndong Sima déplore que « les listes électorales continuent à re regorger de personnes décédées […] et leurs cartes d’électeurs confiées à des bureaux qui échappent à tout contrôle ».
En conclusion de sa déclaration, l’ancien Premier ministre tire un constat amer : « On est bien obligé de constater qu’on n’a pas changé de logiciel. On est dans la continuité du système qu’on était supposé avoir écarté pour le bien de tous. »
Reprenant une formule qu’il dit avoir employée par le passé, Raymond Ndong Sima met en garde contre les conséquences de ces pratiques : « une victoire construite sur du mensonge est une victoire qui ne présage rien de bon.
Elle préfigure même des lendemains inquiétants ». Il conclut en affirmant que le pays est « bien revenu avant le 30 août 2023, pour continuer l’écriture d’une histoire qui repose largement sur la fraude et une compétition déloyale, à la case départ. »