Un parcours exceptionnel pour un dialogue complexe
Avant de rejoindre Libreville, Alain Gaugris a accumulé une expérience rare, passant par le Quai d’Orsay comme attaché d’ambassade, puis par les Nations Unies et la Banque mondiale. Ce parcours diversifié sera un atout pour naviguer les défis gabonais, notamment le report d’une mission du FMI qui était attendue en juin. Le dialogue n’a jamais été rompu, mais le Gabon a demandé un délai pour finaliser une évaluation complète de sa situation économique et financière, preuve de la prudence avec laquelle il aborde ces négociations.
La dette en question : un désaccord chiffré et philosophique
Le principal point de friction réside dans le calcul de la dette publique. Le FMI l’estime à plus de 70 % du PIB, tandis que le gouvernement gabonais l’évalue à environ 58 %. Cet écart significatif illustre un désaccord profond, non seulement sur les chiffres, mais aussi sur la vision économique.
Le ministre de l’Économie et des Finances, Henri-Claude Oyima, l’a clairement exprimé : la priorité du Gabon n’est pas de réduire la dette à tout prix. Pour lui, la croissance et la souveraineté passent avant tout. Il a affirmé que l’objectif principal était de concrétiser les promesses du président en matière de souveraineté énergétique, budgétaire, économique et alimentaire.
L’arrivée d’Alain Gaugris marque le début d’un nouveau chapitre dans les relations entre le Gabon et le FMI. Sa mission sera de concilier les exigences de l’institution avec l’ambition de souveraineté du pays. Un vrai test pour la diplomatie économique.