Tous s’accordent à pointer du doigt le ministre de l’Intérieur et président de la Commission Nationale d’organisation et de coordination des élections et du référendum (CNOCER), Hermann Immongault, comme le responsable désigné, élaguant ainsi la responsabilité directe du président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema.
La langue de bois :
À l’exception de l’ancien Premier ministre Alain-Claude Bilie-By-Nze qui a ouvertement pointé la responsabilité d’Oligui Nguema, les autres personnalités politiques comme Julien Nkoghe Bekale, Raymond Ndong Sima, Jean Gaspard Ntoutoume Ayi, Gervais Oniane ou des acteurs de la société civile, à l’exemple de Nicaise Moulombi, crient à la fraude et exigent la reprise du scrutin, voire l’annulation totale, accablent l’administration territoriale et l’UDB, mais n’osent jamais remettre en cause la responsabilité du numéro un de l’exécutif.
Pourtant, la nouvelle Loi fondamentale est claire. Contrairement à la précédente Constitution, où un Premier ministre, ou un membre du gouvernement pouvait servir de fusible, le chef de l’État est désormais aussi le chef du gouvernement. C’est donc lui qui assume la responsabilité de l’action gouvernementale en cas de crise.
S’il ne peut démissionner, car il est de facto le chef du gouvernement, il doit néanmoins en tirer toutes les conséquences politiques.
Cette exigence est d’autant plus forte qu’il porte une double responsabilité, l’une institutionnelle en tant que chef du gouvernement, l’autre politique : il est le fondateur et président de l’UDB, le parti présidentiel qui est directement mis en cause dans les irrégularités ayant miné la sincérité du scrutin du 27 septembre dernier.
Par quiddité même du bon sens, il a l’obligation d’assumer la responsabilité politique de ce chaos électoral, puisque c’est son propre parti qui est accusé d’avoir fraudé.
Si l’on ne peut imaginer une volonté délibérée du sommet de l’État de mal organiser des élections ou d’institutionnaliser la fraude, une chose est certaine : en vertu de la Constitution, il revient au chef de l’État de porter le poids des conséquences de cette crise électorale qui menace la légitimité des institutions à venir. Il doit clôturer dignement une transition politique pourtant si bien engagée.










