Cette stratégie, qui s’apparente à une manœuvre de manipulation, semble avoir pour but de favoriser des candidats proches du pouvoir et d’affaiblir leurs adversaires. Or, elle constitue une violation flagrante des lois en vigueur. Le Code électoral gabonais, en ses articles 3 et 362, interdit formellement le transfert d’électeurs et prévoit l’annulation des scrutins si une fraude est avérée. Les contrevenants s’exposent ainsi à des sanctions sévères, pouvant aller jusqu’à l’annulation de leur élection.
Un pari risqué pour les candidats
Le paradoxe est d’autant plus frappant que certains des acteurs politiques impliqués dans ces pratiques s’étaient présentés comme les figures du changement et de la rupture. Ces actions vont à l’encontre des avertissements du président Brice Clotaire Oligui Nguema, qui avait pourtant insisté sur le respect de la loi.
Au-delà des risques juridiques, le coût politique de telles pratiques pourrait être lourd. Si des scrutins devaient être invalidés, l’avenir de plusieurs jeunes candidats et la légitimité de leurs partis seraient compromis. Une victoire à tout prix pourrait se transformer en un échec retentissant, minant la crédibilité de ceux qui y ont eu recours.
Face à cette “transhumance électorale” organisée, les nouvelles autorités sont appelées à agir avec fermeté. Leur réaction déterminera la confiance des citoyens dans l’État de droit. En effet, c’est bien plus qu’une simple compétition électorale qui est en jeu : c’est la crédibilité de la démocratie gabonaise, son image internationale et la stabilité de ses institutions.
Si cette pratique se confirme, elle deviendra un nouveau fléau politique pour le Gabon, sapant les fondations de sa démocratie naissante. Il est donc impératif que les autorités fassent respecter rigoureusement la loi et mettent un terme à ces agissements. Ceux qui persistent dans cette voie s’exposent non seulement à l’annulation de leur élection, mais aussi à la ruine de leur crédibilité politique.