Cette décision, prise par le parti présidé par l’ancien Premier ministre Alain-Claude Bilie-By-Nze, qui s’est classé deuxième lors de l’élection présidentielle d’avril dernier, intervient alors que de larges pans de la classe politique et de la société civile ont déjà exprimé leurs doutes quant à la régularité et la transparence des opérations électorales.
Rupture des promesses et appel au report ignoré
Dans son communiqué, EPG établit un parallèle direct entre le coup d’État du 30 août 2023, justifié par les militaires par le refus d’élections tronquées sous l’ancien régime, et la situation actuelle. Le parti accuse le pouvoir militaire d’avoir trahi ses promesses de démocratie et de transparence.
EPG rappelle son opposition aux résolutions du Dialogue National Inclusif d’avril 2024, qui, selon lui, ont été détournées de leur objectif initial, ainsi qu’au référendum du 16 novembre 2024, qui aurait servi à “concentrer les pouvoirs entre les mains d’un seul.” Le parti déplore également que ses avertissements concernant la création de structures électorales partisanes (CNOCER, ACER) et l’exclusion du Centre Gabonais des Élections (CGE) soient restés “lettre morte.”
Les élections du 12 avril 2025 et les élections couplées du 27 septembre n’auraient fait que confirmer ces dérives, selon EPG.
Alain-Claude Bilie-By-Nze, avait été reçu la veille du premier tour par le Chef de l’État de la Transition, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema, au Palais Rénovation, où il avait insisté en vain pour un report des élections.
Le parti déplore le mutisme de l’exécutif face à cet appel (formulé publiquement et auprès du Chef de l’État le 18 septembre), un silence qu’il tient pour responsable des “contestations et violences post-électorales qui ternissent l’image du pays.”
Retrait total des candidats et élus
En conséquence, Ensemble Pour le Gabon retire Davy Kevin Engama, son candidat admis au second tour à Makokou, et demande la reprise de l’élection de Franck Jocktane à Rennes. Il retire également tous ses élus locaux de “toute participation à la répartition des sièges des conseils locaux.”
Le parti conclut en affirmant qu’il ne “cautionnera jamais un processus électoral biaisé, contraire aux principes démocratiques et aux aspirations légitimes du peuple gabonais.”
Ce retrait, mené par le principal opposant lors de la dernière présidentielle, marque un nouveau point de tension politique dans le pays, remettant en question la crédibilité des élections en cours.
Le second tour des élections législatives et locales, déjà fragilisé par les contestations du premier tour, voit ainsi un acteur majeur de l’opposition claquer la porte. Reste à savoir quelle sera la réaction des autres partis et de l’autorité organisatrice des élections.