Des documents internes explosifs consultés par Africa Intelligence confirment l’ampleur du désastre financier. Fin 2023, la caisse du FGIS affichait une trésorerie résiduelle misérable, ne représentant qu’environ 10 % du capital initial. Le bilan est accablant : 142 milliards de FCFA sont jugés dépréciés, révélant un historique d’investissements calamiteux.
La période noire du FGIS, entre 2012 et 2019, a été orchestrée par Serge Thierry Mickoto Chavagne. Sous l’aile du Palais présidentiel, sa gestion a été un modèle d’opacité, sans audits ni archives comptables claires, défiant toute norme internationale. L’argent a été littéralement dilapidé dans une succession de projets mort-nés.
Le programme satellite Earthlab a coûté 2,2 milliards de FCFA pour être rapidement jeté aux oubliettes. L’échec retentissant de Tropical Holding a coûté 1,6 milliard de FCFA suite à un détournement de fonds.
Des fiascos financiers majeurs, incluant la liquidation de la Banque Gabonaise de Développement, ont engendré des pertes avoisinant 6,5 milliards de FCFA. Même des 5 milliards de FCFA investis dans des partenariats comme Agriland et InfraPPP ont été gaspillés, sans qu’aucun projet viable ne voie le jour.
Alors que la nouvelle direction tentait péniblement de rétablir les comptes, elle fut confrontée à une crise de liquidité aiguë. Avec seulement 13 milliards de FCFA de fonds disponibles, le coup de grâce vint de l’État lui-même. En 2020, celui-ci a procédé à une ponction illégale et arbitraire de 54 milliards de FCFA sur les fonds du FSRG pour boucher ses propres trous budgétaires post-Covid.
Bien qu’un dédommagement ait été accordé sous forme de participations dans des entités publiques (43,5 milliards de FCFA), cette substitution d’actifs illiquides n’a jamais suffi à sauver le Fonds de l’asphyxie.
Sous la transition, le FGIS a perdu toute souveraineté. L’emprise du ministre de l’Économie, Henri-Claude Oyima, se traduit par une manœuvre critique : exiger que les dividendes des filiales du FGIS soient versés directement au Trésor public.
Cette décision pourrait être fatale. Le Fonds Souverain est sommé d’honorer 27 milliards de FCFA d’engagements bancaires, dont 12 milliards de FCFA sont dus avant la fin de l’année. Privé de ses recettes et vidé de sa substance, le FSRG est désormais placé sous la menace imminente d’un défaut de paiement, symbolisant le constat d’échec le plus brutal de la stratégie de développement du pays.
			









