Un bond spectaculaire au classement mondial
Yves Laurent Ngoma a rapporté que RSF a salué le bond impressionnant du Gabon dans le classement mondial de la liberté de la presse. Le pays est passé de la 121e place en 2000 à la 41e en 2025. “C’est une performance que beaucoup de pays dans le monde n’ont pas réalisée”, a souligné le journaliste. Il a ajouté que RSF a insisté sur l’importance de “se maintenir” et de “progresser davantage” pour éviter une “chute brutale”.
Un cadre juridique et financier à réformer
Selon le témoignage de Ngoma, RSF a formulé une série de propositions aux autorités gabonaises, axées sur trois axes principaux.
Le premier concerne la liberté de la presse et la révision du cadre juridique. RSF a notamment suggéré de revoir les dispositions du Code de la communication qui permettent au président de la Haute Autorité de la Communication (HAC) de sanctionner seul un média. L’organisation a également recommandé que les délits de presse soient traités devant la HAC ou les tribunaux plutôt que “dans les commissariats”, car “les délits de presse sont des délits qui sont connus au pénal directement au tribunal”.
Le deuxième pilier, a-t-il poursuivi, est le renforcement financier des médias. RSF a constaté que les médias gabonais sont “très faibles financièrement” et a proposé à l’État d’améliorer la répartition de l’aide à la presse et de la publicité officielle pour assurer leur viabilité.
Enfin, le troisième axe porte sur la HAC. RSF a noté que le fait d’avoir retiré l’autorité des institutions constitutionnelles et d’avoir réduit son budget “fragilise davantage l’organe de régulation”, ce qui, selon Ngoma, lui fait perdre “de sa superbe”.
Rencontres et perspectives d’avenir
Ngoma a également évoqué les rencontres de la délégation, notamment les visites auprès de médias comme Gabon Media Time, Gabon Actu et Gabon Review. Les représentants de RSF ont aussi eu un long échange avec le président de la HAC, qui a exposé sa “nouvelle philosophie qui consiste à faire plus de pédagogie que de répression”. La mission s’est conclue par une audience avec le président de la République, un moment que le journaliste a qualifié de “sommet de cette visite”.