Le ministre de l’Intérieur et président de la CNOCER, Hermann Immongault, a dévoilé une nouvelle mouture des résultats du 2ème arrondissement de la commune d’Akanda. Le nombre de suffrages exprimés a été réévalué à 7 665, et surtout, Ntoutoume Ayi se voit crédité de 1 622 voix, le qualifiant formellement pour le second tour en position favorable.
Lors de sa conférence de presse, Ntoutoume Ayi avait refusé de se réjouir d’une issue obtenue de haute lutte :
« L’écart significatif, inexpliquable et inacceptable entre les résultats réels que nous vous avons annoncés et ceux annoncés par le président de la CNOCER prouve que les résultats ont été falsifiés. »
« J’aurais pu, comme certains me disent, me satisfaire d’être au second tour. Non. Je ne veux pas remporter une élection falsifiée. Je ne ferai pas la politique pour être déclaré élu comme certains. Je ne vais pas participer à une mascarade. »
Le candidat de l’UN a rappelé avec force qu’il ne s’agissait pas d’une simple erreur matérielle, mais d’une « ignoble tentative de falsification » qui doit être punie. Il a réitéré son refus de recourir à la justice, s’appuyant sur les précédents historiques pour privilégier la voie politique : « Je demande au président de la CNOCER de revenir devant les écrans de télévision et d’annoncer les vrais résultats. […] Il a encore le temps, aujourd’hui, demain, de venir devant la même télévision. »
Ntoutoume Ayi avait brandi la menace politique, citant les militaires : « N’oubliez jamais ce que les militaires ont dit en premier le 30 août 2023. C’est parce qu’il y avait des résultats d’élections falsifiées qu’ils ont dû sortir de leur caserne. On ne recommence pas ça. »
Ntoutoume Ayi a exigé une enquête administrative immédiate, la désignation d’un autre responsable électoral à Akanda, et la saisine du procureur, il a de même appelé à l’annulation pure et simple du scrutin si l’organisation actuelle ne peut garantir la transparence : « On doit se ressaisir. Y compris, et d’abord, ceux qui ont la responsabilité de dire stop, on arrête là. Quelle crédibilité aura le prochain Parlement si c’est dans ces conditions que les gens prétendent avoir été élus ? »
Si Jean Gaspard Ntoutoume Ayi est désormais en lice pour le second tour avec les vrais résultats des procès-verbaux, il s’y présente désormais en contempteur d’un processus électoral qu’il juge structurellement vicié, mettant directement en cause la crédibilité de la CNOCER.