Le ministère des Affaires étrangères du Bénin a en effet réagi aux menaces et aux actes d’intimidation circulant en ligne et visant la communauté béninoise au Gabon.
Ces tensions font suite à l’attribution de places au marché municipal de Lambaréné à des commerçantes béninoises, au détriment de commerçantes gabonaises. Cette décision a créé un climat hostile, d’autant plus que les autorités gabonaises ont récemment pris des mesures visant à exclure les expatriés du commerce de proximité.
Le 14 août dans un communiqué, le ministère béninois a rappelé son engagement à assurer la sécurité et le respect des droits de ses ressortissants à l’étranger. Il a également appelé la communauté béninoise au Gabon au calme et à la retenue, tout en insistant sur la nécessité de respecter scrupuleusement les lois et règlements du pays d’accueil.
Pour apaiser la situation, le Bénin, en collaboration avec les autorités gabonaises, va lancer une mission d’identification et de recensement des Béninois souhaitant un retour volontaire dans leur pays.
Malgré ces événements, le Bénin a tenu à réaffirmer son attachement à l’idéal panafricaniste et à la solidarité africaine, soulignant que chaque Africain devrait pouvoir se sentir chez lui partout sur le continent.
Le 12 août dernier, tout a commencé avec une vidéo partagée sur les réseaux sociaux par deux activistes gabonais, soutiens du nouveau régime. Ils y accusaient des commerçantes béninoises exerçant au marché municipal Isaac d’occuper des places au détriment de leurs homologues gabonaises. Brièvement interpellés par la Direction générale des recherches avant d’être relâchés, l’annonce de leur interpellation a provoqué l’ire des Gabonais sur la toile. Ces derniers ont mis en avant la souveraineté économique, tandis que leurs détracteurs les accusaient de xénophobie.
Hasard du calendrier ou réponse directe à la réaction populaire, le gouvernement gabonais a annoncé le même jour une série de mesures visant à exclure les expatriés du commerce de proximité.
“Cette mesure, mise en œuvre progressivement avec une période transitoire et l’appui des collectivités locales, vise à organiser et rééquilibrer le commerce informel, tout en accompagnant les opérateurs nationaux”, indique le communiqué du Conseil des ministres du 12 août dernier.