Une grève sur fond de rumeurs et d’absences
Selon l’hebdomadaire “La Cigale enchantée”, la situation est au point mort. Les agents en grève accusent leur directeur de gérer l’institution à distance, depuis Dubaï, transformant son administration en une coquille vide. Des rumeurs persistantes d’une résidence permanente à l’étranger renforcent la colère des employés, qui se sentent abandonnés.
Pour le Syndicat des Agents de l’Administration de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (SAACCRF), cette grève est l’aboutissement de plus de deux mois de discussions infructueuses. Les revendications sont claires et s’accumulent : le gel des carrières et des titularisations, la suspension des primes, une décote salariale de 30 %, ou encore le retard dans la régularisation des recrues de 2021.
Les agents exigent le départ de Fabrice Bongo Ondimba, qu’ils qualifient d’invisible et de déconnecté des réalités de son pays.
La remise en question d’un système de gouvernance
Au-delà de la crise interne, cette affaire met en lumière une remise en question plus large du système de gouvernance. Pour les grévistes, l’immobilisme de la DGCCRF est un danger pour la régulation des prix et la protection des consommateurs. Ils interpellent directement le ministre de l’Économie et le chef de l’État pour trouver une solution.
Fabrice Bongo Ondimba, perçu comme un “fils à Maman” – sa mère étant l’ancienne présidente de la Cour constitutionnelle Marie-Madeleine Mborantsuo – est un symbole de l’élite traditionnelle. Sa nomination, intervenue après le coup d’État d’août 2023, est vue comme un parachutage qui ignore les besoins et les attentes des travailleurs.
La rébellion des agents de la DGCCRF pourrait marquer un tournant, illustrant la rupture entre une population qui exige de la crédibilité et un système de privilèges hérité du passé.
Quelles mesures le gouvernement prendra-t-il pour apaiser la situation et restaurer la confiance des agents et des consommateurs ?