Une polémique enflammée sur la toile
La semaine dernière, les réseaux sociaux se sont emballés, dépeignant un climat de tension qui a même incité les autorités béninoises à proposer le rapatriement de leurs concitoyennes. Sur le terrain, cependant, la réalité est bien différente. Aucune montée de violence n’a été constatée envers la communauté béninoise, et les autorités gabonaises n’ont montré aucun signe d’inquiétude sécuritaire, car aucune menace réelle ne pesait sur cette communauté.
Le Gabon, un pays de paix et de vivre-ensemble
Le “coup de libération” du 30 août 2023, qui a porté le président Brice Clotaire Oligui Nguema au pouvoir, est souvent salué comme une “masterclass” non seulement pour l’absence d’effusion de sang, mais aussi parce qu’aucune communauté étrangère n’a été inquiétée. Malgré des motifs potentiels d’animosité, comme celle engendrée par l’ancien directeur de cabinet d’Ali Bongo honoré jusqu’à la lie, le Béninois Maixent Accrombessi, les Gabonais sont restés fidèles à leur réputation de peuple pacifiste, profondément attaché au vivre-ensemble.
Le panafricanisme au cœur de la politique d’Oligui Nguema
Le nouveau pouvoir, loin de toute xénophobie, a fait du panafricanisme un pilier de sa politique. Lors d’un déplacement en Guinée-Équatoriale, Oligui Nguema, alors président de la transition, a réaffirmé l’appel à l’unité des Africains pour une Afrique forte. Preuve de cet engagement, sa victoire à l’élection présidentielle du 12 avril dernier a été saluée par la présence de nombreux dignitaires africains lors de son investiture.
Alors que le Gabon était en quête de réintégration au sein de l’Union Africaine, le président Oligui Nguema n’avait de cesse de multiplier les efforts pour que le Gabon retrouve sa place sur la scène continentale. Il aurait pu faire comme ses contemporains qui ont pris le pouvoir dans les mêmes conditions et tourner le dos au continent, mais cela n’a pas été le cas. En effet, le Gabon est un des pays fondateurs de l’Organisation de l’Union Africaine. Ces initiatives, couplées à un travail de réconciliation nationale pour unir les Gabonais divisés par 14 ans du régime précédent, montrent un engagement fort envers un destin commun avec le reste des nations africaines.
Le Gabon serait-il donc xénophobe ? Les faits sur le terrain et la politique panafricaine du nouveau pouvoir semblent contredire la théorie d’une xénophobie institutionnalisée, suggérant plutôt une simple volonté de souveraineté économique, déformée et amplifiée sur les réseaux sociaux.