Un programme terni par la controverse
Le 15 août 2025, le chef de l’État, Brice Clotaire Oligui Nguema, a inauguré et remis les clés de 160 logements aux Forces armées gabonaises et 60 à la gendarmerie dans le cadre du projet Bikélé Mvet. Cette initiative s’inscrit dans un vaste programme de relogement social, incluant la réinstallation de familles déplacées. Cependant, l’éclat de cette cérémonie est aujourd’hui éclipsé par les accusations du Gralsens, qui soulèvent de sérieuses questions sur la transparence des critères d’attribution.
Dans une lettre ouverte adressée au président de la République le 18 août 2025, l’organisation syndicale, dirigée par son président fédéral national Josias Abeigne Bibang, exprime sa « grande surprise » d’apprendre que plusieurs leaders syndicaux de l’Éducation Nationale figurent parmi les bénéficiaires de ces logements. Le Gralsens insiste sur le fait qu’aucun de ces responsables n’est affecté dans cette localité, contredisant ainsi l’engagement présidentiel de construire des logements temporaires pour les enseignants sur leur lieu d’affectation.
Des logements détournés de leur but initial
Le Gralsens soutient que l’attribution de ces biens est une « manœuvre dilatoire, savamment conçue » par certains responsables de l’Éducation Nationale. Selon l’organisation, cette pratique de “division pour mieux régner” a pour effet de détourner l’objectif initial des logements sociaux. Elle pointe du doigt le fait que certains des bénéficiaires auraient déjà reçu des véhicules offerts par l’administration.
Le Gralsens a publié une liste nominative de onze « pseudo-leaders syndicaux » qu’il accuse d’avoir bénéficié frauduleusement de ces maisons. La liste comprend des représentants de plusieurs organisations du secteur éducatif, dont la FEN, le SEENA-Conasysed, le SEAEN, le Sena-Peyrie, le Synapen, le Synetecpro-Conasysed, le Feseena-Conasysed, le SNEPS-Conasysed et le SPEAT.
Une restitution des biens est exigée
Se présentant comme un « pionnier du G.I.O.S.E.N. » (Groupement Intersyndical des Organisations Syndicales de l’Éducation Nationale), le Gralsens demande formellement au chef de l’État de « dessaisir tous ces pseudo-leaders syndicaux » de ces maisons. L’organisation estime que cette attribution illégale contrevient aux promesses présidentielles et prive les enseignants réellement affectés à Bikelé des infrastructures d’hébergement qui leur sont destinées.